Celui qui veut écrire un rêve doit être éminemment éveillé?
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Ecoute un rêve que j’ai fait d’elle hier, pendant que tout l’univers était à s’amuser: […] (Sade, Lettre de Vincennes) Je m’endormis. Après une ou deux heures complètement immobiles et noires, j’eus un rêve.
— Le voici: […] (T. Gautier, La Pipe d’opium) — passage par le verbe introducteur: II rêva qu’W était couché avec un de ses sergents […] (J. Giono, Le Hussard sur le toit) Je rêvai que je marchais sur une grève […] (A. Pieyre de Mandiargues, Marbré) J’ai rêvé, une fois de plus, que je perdais ma femme […] (A. Gide, Journal) Ainsi préparée ou engagée, la séquence sera d’autre part clôturée, en général, par une indication de réveil ou par quelque formule attestant le retour du rêveur à la pensée consciente : C’est à ce point du rêve que le disciple du Dr Optimus s’éveille en sursaut.
(R. Crevel, Etes-vous fous?)
M. Merleau-Ponty, Les Sciences de l’homme et la phénoménologie, CDU, p. 46-47. L’Imaginaire, p. 339. Ibid, p. 325. Tout en affirmant le caractère symbolique du rêve Sartre s’oppose explicitement à sa compréhension freudienne à partir du refoulement.
Ce n’est pas en raison de leur signification moralement inadmissible que la conscience est obligée de déguiser ses désirs et de les travestir à travers des images symboliques mais parce qu’elle est captive. Esquisse, p. 53. L’Imaginaire, p. 311, 324, 325. Ibid., p. 320. Ibid., p. 323. Ibid., p. 254-261, p. 322, 323. Ibid., p. 322, 338. L’Imaginaire, p. 326. Ibid., p. 371.
Comme dans la phrase : « J’avais beau répéter : “C’est une racine” – ça ne prenait plus », La Nausée, p. 184-185, Gallimard, Folio, 1938. L’Imaginaire, p. 324. nous soulignons. Ceci ne signifie pas que la réflexion soit impossible au sein même du rêve mais seulement qu’il n’est pas possible rêvant de prendre conscience que l’on rêve.
Husserl écrit de même à Hering : « À coup sûr, il est possible tout en rêvant de remarquer qu’on rêve, et cela d’une double manière : 1 / le rêve est un “simple” rêve. Le Je rêvant remarque qu’il rêve, le remarquer [das Merken] est un remarquer effectif [wirkliches], c’est déjà un réveil [Erwachen], avec de multiples états intermédiaires.
Déjà que j’ai l’impression qu’écrire c’est un peu rêver éveillé… EditErratum sur « Jusqu’à présent, je n’ai jamais mis en scène un dialogue dans lequel un personnage raconte son rêve.
« >> j’ai un conte qui est bâti justement sur un dialogue dont c’est la base… (un vieux truc mais quand même)Dernière édition par Séléné.C le Sam 27 Fév 2016 – 2:08, édité 1 fois
Les rêves de mes personnages, le concept de rêve tel qu’on l’a compris à certaines époques et comme on le comprend maintenant… Et les rêves de l’humanité en général. Du coup, je les “mentionne” beaucoup, oui, vu qu’ils font l’objet de chapitres entiers — toujours infernalement délicats à écrire, parce qu’on a pas tous une super prose comme Nerval pour raconter des rêves.
Jamais racontés dans la continuité, parce que je n’ai pas de narrateurs omniscients : ce sont les personnages qui les racontent, à voix haute ou à l’écrit.Décrire un rêve, ça n’est pas vraiment ça qui est difficile. C’est de transmettre l’onirisme du moment, le fait que tu n’aies pas forcément conscience d’être dans un rêve, et le fait que la réalité soit irréaliste sans être invraisemblable.
C’est tout un jeu assez compliqué à faire tenir debout. Tout en posant la question du sens : est-ce que le rêve a du sens pour le personnage ? pour le lecteur ? si oui, est-ce qu’il est bon ?
Le tissu du rêve ressemble alors à quelque tenture dans laquelle on aurait fait entrer des morceaux de tapisseries usées ou passées, cousus bord à bord avec d’autres morceaux d’une éclatante fraîcheur.Quant à cette inégalité dans la perfection des souvenirs, elle procède de causes très nombreuses.
Les unes, d’un ordre général, tiennent uniquement à ce fait déjà consigné que nous conservons des impressions plus ou moins vives de toute chose suivant que nous avons porté plus ou moins d’attention à la perception première, ou que nous avons été impressionnés dans des circonstances plus ou moins exceptionnelles.
D’autres, que j’appellerai volontiers d’ordre relatif, par rapport à leur action particulière sur les phénomènes des songes, mériteront qu’on leur accorde ici quelques développements.J’ai cité cet exemple de la figure d’un vieux mendiant qui m’apparut plusieurs fois, en rêve, toujours indécise et comme entourée d’ombre, parce que c’était le soir, à la tombée du jour, qu’elle était entrée dans ma mémoire, de telle sorte que le rappel de cette image ne pouvait acquérir en rêve plus de netteté que l’impression originaire n’en avait eue.