Comment est decrit le pays imaginaire dont rêve le poete?
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On passe ainsi d’une scène à l’autre sans transition logique, comme dans le rêve. Cependant la description, marquée par une hypotypose∗ et soulignée par les démonstratifs (« De ces ciels » (v. 8), « Vois sur ces canaux/Dormir ces vaisseaux » (v. 29-30), créée un effet de réel qui place ce voyage entre rêve et réalité, réel et imaginaire.
∗ hypotypose : figure de style qui consiste, pour une phrase, à mimer, reproduire ce qu’elle dépeint, donnant ainsi l’impression d’une description vivante, animée, qui se dessine sous nos yeux. C – Un monde imaginaire et idéal Mais c’est tout de même un monde imaginaire et idéal que peint ici Baudelaire.
Le conditionnel à la seconde strophe souligne la dimension imaginaire et irréelle du voyage : « Décoreraient notre chambre » (v. 17), « Tout y parlerait » (v. 24). De même, l’emploi de l’infinitif marque le caractère paradoxalement passif et immobile du voyage : « D’aller », « Aimer à loisir/Aimer et mourir » (v. 3 à 5), « Dormir » (v. 30), « C’est pour assouvir » (v. 32).
L’infinitif est également le mode de l’intemporel, mode idéal quand on sait que le temps est l’ennemi de Baudelaire. Le lieu décrit par le poète est idyllique, voire utopique.
Enfin, cette idéalisation est renforcée par les hyperboles et les superlatifs : « Si mystérieux » (v. 10), « Les plus rares fleurs » (v. 18), « tout » (v. 13, 24, 27, 41), « la ville entière » (v. 37). Transition : Ce monde idéal dont rêve Baudelaire et qu’il peint ici est aussi celui de la poésie. II – Un voyage poétique A – Une forte musicalité « L’invitation au voyage » présente une forte musicalité.
Tout d’abord, sa composition est similaire à celle d’une chanson : chaque strophe, qui comporte douze vers alternant deux pentasyllabes et un heptasyllabe, est suivie d’un refrain. Malgré les vers impairs, le rythme est régulier et le poète parvient à créer une parfaite harmonie. Cette régularité à la fois visuelle et sonore est soulignée par de nombreuses diérèses : « mystérieux » (v. 10), « orientale » (v. 23), « D’hyacinthe » (v. 38).
L’harmonie est également due à la brièveté et à la fluidité des vers. En effet, les vers sont courts et marqués par de nombreux enjambements (v. 2 à 3, 7 à 8, 9 à 12, 19 à 20, 24 à 26, 30 à 34, 39 à 40).
Incarnée dans le réel immédiat, elle est cri par sa puissance de suggestion, foisonnement d’images, pont qui relie les mémoires et les âges, le passé et le présent pour inventer l’impossible, l’espoir: «Mon beau pays? Pas mort! Pas mort!» (80). Le passé, loin de susciter la quête nostalgique d’un paradis perdu ou de fixer lecteur dans le temps révolu de l’enchantement invite à rebâtir le présent.
La persistance du pays natal, loin de résonner comme une obsession maladive, invite au réveil. L’exil, loin d’être présenté par une poétique de la perte permet de repenser la terre à partir de la marge. Anthony Phelps prête sa voix à son peuple et fait de sa terre une métaphore de la condition humaine.
Dans le discours de Stockholm, Pablo Neruda affirmait que «le poète a bien sa place dans la cité» (Rumeau, 2009), que le «meilleur poète est l’homme qui fournit le pain quotidien: le boulanger le plus proche, qui ne se prend pas pour Dieu» (Neruda, 1996) et d’ajouter qu’«Écrire des vers n’est pas une recherche purement esthétique, une pratique personnelle ou gratuite, mais un devoir pour le poète qui pétrit rêves et réalités afin de nourrir les aspirations du peuple» (Rumeau, 2009).
N’est-ce pas là l’aspiration du poète? Une déclaration que le poète Émile Ollivier résume de la sorte: «Tout se passe comme si l’œuvre de Phelps, parfois malgré lui, nous indique le chemin des étoiles» (Ollivier, 2001). Bibliographie Agsous, Nadia. 2016. « Salah Stétié, immense poète arabe ». Huffington Post. <https://www.huffingtonpost.fr/nadia-agsous/salah-stetie-un-verbe-qui-vibre-demotions-et-de-liberte_b_2196161.html>. Bakhtine, Mikhaïl. 1978. Esthétique et théorie du roman. Paris : Gallimard, « Tel », 496 p. Beaufret, Jean. 1974. Dialogue avec Heidegger. T. III.
Mais alors qu’il se plaît à choisir la ruine de Paphos, il refuse de chanter, quelque froid qu’il fasse au dehors, un chant lugubre et vain sur la mort qui s’installe aux fenêtres et dans les objets anciens (« Coure le froid avec ses silences de faulx, / Je n’y hululerai pas de vide nénie »), surtout si la neige qui s’installe au dehors s’impose à la place du paysage imaginaire, remplaçant par sa réalité triviale la noblesse du rêve, et la prose rampante se substituant à l’élévation poétique (« Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie / À tout site l’honneur du paysage faux »).
21 Voir aussi dans « L’invitation au voyage » en prose, l’alliance entre le sein et la pensée (« ce s (…) 58Ces décors évoqués, et l’un congédié au profit de l’autre, le poète s’en justifie ensuite : ce n’est plus l’ici qui le requiert, l’ici de l’amour charnel et du plaisir sensuel des objets d’art (les deux sont liés et les uns sont le support de l’autre : « Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne »).
Il promettait à la « sœur au regard de jadis » de lui parler « pendant des heures ».