Dieu grec qui veille sur les rêve?
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Trois se distinguent de la masse : ils sont chargés de visiter les palais des rois pour hanter leurs rêves, tandis que les autres sont des subalternes qui ne pénètrent que chez les gens ordinaires. Ils sont spécialisés selon la forme qu’ils revêtent dans les rêves des humains. Phobétor, “celui qui épouvante” (phobos, « peur » en grec), suscite les cauchemars en prenant l’apparence d’animaux féroces.
Phantasos, “celui qui produit les images fantastiques” (phantasia, « apparition » en grec), peut imiter tous les objets en se transformant en terre ou en eau, en pierre ou en bois. Enfin, le plus prestigieux et le plus doué dans l’art de l’illusion : Morphée (morphé, « forme » en grec), qui est capable de prendre précisément n’importe quelle forme humaine, comme « le rêve destructeur » d’Homère (Iliade, II, vers 6).
La Nuit et le Sommeil entouré de la troupe des songes masqués, extrait de la fresque des Enfers peinte par Luca Giordano dans la Galerie du Palazzo Medici-Riccardi à Florence, 1686. © Wikimedia Commons.
Pour les Anciens, Grecs et Romains, les rêves constituent un lien entre l’homme et tout ce qui le dépasse : ils sont considérés comme un mode de divination, une forme de « parole en avant », au même titre que les présages et les oracles.
Le premier, j’ai distingué dans les rêves ce qui doit se produire en plein jour ; j’ai fait comprendre aux hommes le sens caché d’un nom ou d’un présage que l’on croise sur sa route. J’ai différencié rigoureusement les vols des oiseaux à la griffe crochue, la catégorie favorable et celle qu’on ne nomme pas. J’ai classé les comportements des diverses espèces, une par une, et leurs relations : leurs haines, attirances et conjonctions.
J’ai expliqué les viscères et leur brillance, quelle couleur la bile doit leur donner pour le plaisir des dieux, et les formes nombreuses de la beauté du foie. » Eschyle, Prométhée enchaîné (env. 470 av. J.-C.)
[Voir plus bas] Ce passage important doit nous empêcher de tomber dans l’erreur de plusieurs commentateurs qui ont confondu Oneiros avec le Sommeil ; ce sont là deux divinités, dont les attributs étaient sans doute à peu près les mêmes, mais que cependant l’art et la mythologie savaient au besoin distinguer l’une de l’autre.
Nulle part d’ailleurs, ni Oneiros ou le Rêve, ni Hypnos le Sommeil, ne nous apparaissent, comme en ce tableau, vêtus à la fois de blanc et de noir. Est-ce donc là une singularité qui doive nous surprendre et nous inspirer des doutes sur l’authenticité du tableau?
Nous ferons remarquer d’abord que si l’art grec s’est jamais montré inventif et varié, c’est surtout dans la représentation du Sommeil, et des divinités qui ont d’étroits rapports avec lui, comme le Rêve ou la Mort. Chaque artiste semble n’avoir pris conseil, sur ce point, que de sa fantaisie ou des exigences de son sujet ou de ses idées plus ou moins philosophiques ou religieuses sur le rôle du sommeil dans la vie.
Par une conception assez subtile, l’artiste qui avait sculpté le coffre de Cypsélos avait représenté le Sommeil, sous les traits d’un enfant noir dormant dans les bras d’une femme (10) ; la couleur indiquait la nuit comme le temps du sommeil ; la femme la personnifiait. Le double vêtement blanc et noir est un raffinement.