Qui ne sert qu’à faire rêver?
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Le refus ou l’impossibilité de faire rêver Le poète aime parfois à évoquer la réalité qui l’entoure, ses expériences vécues (« Une allée du Luxembourg », Nerval), ses sentiments intimes, sans pour autant faire rêver (exemples : poèmes d’amour, Ronsard, Apollinaire, Aragon ; poèmes du quotidien ou de la douleur : Hugo, « Elle avait pris ce pli »).
« Le Bateau ivre », image de Rimbaud lui-même après ses voyages extraordinaires, aspire à revenir en Europe, dans une « flache […] où un enfant […] Lâche un bateau frêle ». Supervielle s’exhorte à s’affranchir de tout rêve pour écrire le réel : « Voyageur, Voyageur, accepte le retour […] / Ton rêve modelé par trop de Paysages / Laisse-le reposer en son nouveau contour ».
Certains poètes refusent délibérément de faire rêver le lecteur, parce qu’ils ont conscience d’une mission à accomplir pour l’humanité, qui leur semble plus urgente : ancrés dans le présent, engagés auprès de leurs semblables, ils mettent leur art au service de causes qu’ils défendent.