A maillard comme un rêve qui se réalise?
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Il adopte la radicalité de ceux qui récemment ont fait table rase de toute séquelle de style et de manière et ont opté pour la vérité matérielle du support et de la surface. Maurice Maillard ne peut échapper au maniérisme.
Le cadre de sa pensée est classique en ce qu’il nous invite à regarder dans la peinture l’uni et le tout, mais de la physique de son travail émane une fluidité baroque. Il dispose de faux signes et multiplie les opérations jusqu’à la confusion dans un enchaînement sans économie. La surface peinte s’offre à la fin sans le souvenir de son origine. Le devenir spirituel s’oublie pour se réaliser.
Elle remonte comme autant de saignées qui confortent l’intouchable, l’improbable apparition de la figure. Le bleu vient du noir. Dans le clair, il est noir, dans le noir, il est lumière. Le noir n’est pas le deuil. Il évoque la destinée.
En revanche, on aurait souhaité que l’auteur indique plus systématiquement les sources de première main utilisées (archives ou souvenirs personnels) pour nourrir ses développements : malgré son indiscutable souci d’objectivité, cette discipline, quoiqu’un peu académique, aurait sans doute renforcé encore sa démonstration. Le second mérite de cette partie de l’ouvrage est de proposer une perspective convaincante sur les relations franco-allemandes et, surtout, sur les motivations et les ambitions gaulliennes.
Le premier est le changement fondamental d’attitude du Général en ce qui concerne l’Allemagne, notamment par rapport aux années 1944-1946, changement que l’auteur résume en écrivant que « à l’idée d’antagonisme, s’est maintenant substituée celle de la coopération » (p. 162) — tout en marquant bien que ce changement a été progressif et s’est confirmé après l’entrevue de Colombey, durant laquelle la relation demeurait encore, aux yeux de de Gaulle, inégale.
Le second point est l’attitude de de Gaulle concernant la question allemande.