Adjectif qui invite au rêve?
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, Paris, Firmin-Didot, satf, 1895-1899, t. II, v. 11867-11873, p. 74). Voir Macrobe, Commentaire au Songe de Scipion, I, 3, 1, p. 10 et I, 3, 7, p. 12. Id., I, 3, 7, p. 12. Le Policratique, chap. XV, 11-12, p. 149. La Sale, p. 229-230.
M. Dulaey, Le rêve dans la vie et la pensée de saint Augustin, Paris, Études augustiniennes, 1973, « Le cauchemar », p. 132-133. Bernard de Gordon, Lilium medicine, II, 24, (Lyon, G. Rouillium, 1550, p. 220-221), cité et traduit par D. Jacquart et C. Thomasset, Sexualité et savoir médical au Moyen Âge, Paris, puf, 1985, p. 227.
G. Combès, Bibliothèque Augustinienne 36, p. 142. Sur cette étymologie de resver, rêver, voir J. Jud, « Rêver et Desver », Romania, t. LXII, 1936, p. 145-157. Pour une synthèse des hypothèses étymologiques, on se reportera à l’article « rêver » du Dictionnaire historique de la langue française, établi sous la direction d’A. Rey, 2 vol.
Le rêveur est visité par le rêve qui est une réalité, n’est jamais gratuit ni fortuit. VOneirokritikon d’Artémidore de Daldis (IIe siècle) est la plus impor¬ tante clé des songes des Anciens et distingue nettement les rêves des songes : les premiers concernent la réalité présente, les seconds l’avenir. Artémidore consacre son analyse aux songes qu’il classe en deux groupes.
Il y a les songes théorématiques, ceux dont l’accomplissement ressemble en tout point à ce qu’il montre, et les songes allégoriques qui expriment quelque chose par un biais quelconque. Artémidore reprend la hiérarchie traditionnelle du corps humain : tête = père, pied = esclave, côté droit = masculin, côté gauche = féminin, etc. Quant à l’incubation, elle est destinée à recevoir le songe pré¬ cognitif ou thérapeutique.
Vers 400, Macrobe met au point la théorie psycho-somatique qui sera celle de l’Église.
Le mouvement lie Soma et Psyché dans un élan-désir qui lie aussi réaction somatique et émotion dans une logique de l’absurde où l’irrationnel a force de réalité, pouvant tout autant être source de scénarios de cauchemar.
Selon le poète « toute analogie est une amorce de rêve », l’originalité de la dimension onirique chez Michaux vient paradoxalement du caractère extra-onirique et de la modalité hypothétique des textes, où le rêve est présenté comme actualisé, dissolvant ainsi la limite entre rêve et réalité.
Cette écriture du court-circuit qui rejoint le coq-à-l’âne du rêve remplit une fonction de préservation pour substituer au débordement du sujet par les profondeurs la concentration d’une énergie délibérément orientée et donc libératrice et active. L’indifférence morale et l’humour noir de Michaux fonctionnent comme mécanismes défensifs tout en permettant d’authentifier l’étrange et d’établir une connivence avec le lecteur.
L’ouverture d’un champ hypothétique à même le rêve entraîne l’infléchissement du rêve en rêverie compensatoire, jouant aussi sur des effets de magie et crée des zones de flottement où les mondes opposés se confondent.
9Après avoir tracé la ligne qui va des récits de rêve aux récits oniriques, l’ouvrage montre la continuité qui va d’Ecuador aux peintures sur fond noir, des textes aux dessins, continuité thématisée par le poète lui-même mais qui mérite de s’y attarder.
Elles tiennent non seulement à la personnalité des rêveurs : rêves de rois dans Ylliade (26), rêves de femmes dans YOdyssée , où l’auteur s’est refusé à laisser rêver Ulysse ou Télémaque (27), mais aussi et surtout à l’art du poète : même quand il utilise des formules ou des schémas de Ylliade , l’auteur de YOdyssée se plaît à prendre du recul et à jouer de l’écart qu’il établit avec son modèle (28).
Du fait de ces difficultés, plutôt que de chercher à définir l’essence du rêve homérique, pour autant qu’il existerait un rêve homérique, nous nous limiterons à une description phénoménolo¬ gique du rêve en nous attachant aux circonstances du rêve (sommeil, état d’âme du rêveur), au personnage onirique (son origine, sa manière de se déplacer, sa nature) et au contenu du rêve (notamment sa valeur prémonitoire) et en distinguant nettement le point de vue du narrateur, qui connaît les tenants et les aboutissants, et celui du rêveur, qui s’en tient à ses impressions.
Ce rêve, qui est le premier que nous rencontrons dans Ylliade , en est aussi le plus détaillé ; c’est le seul, en dehors de la très brève allusion au rêve de Rhèsos, qui soit expressément qualifié de rêve, alors que certains commentateurs ont mis en question le caractère réellement onirique du rêve de Priam (29) ; enfin c’est le rêve dont on retrouve le plus d’éléments dans les autres rêves, même s’ils s’en écartent quelque peu : il apparaît tellement comme la référence obligée que l’auteur de YOdyssée n’hésite pas à le pasticher (30).
Le domaine qui est présenté comme étant celui des rêves et de la nuit peut être identifié comme appartenant au passé – un passé proche, sans doute, mais que le lecteur peut considérer comme révolu, celui du jour et des « choses vraies » étant celui du présent.
Le personnage de la petite fille peut donc être rapproché de nombre de personnages de P. Claudel, de Brodeck à Monsieur Linh et bien d’autres, qui vivent avec la conscience (nette ou diffuse) d’une « vie antérieure », parfois refoulée et néanmoins agissante, d’un traumatisme parfois ancien mais omniprésent.
Mais ici, la narration repose moins sur les descriptions distinctes de chacun de ces deux mondes (celui du rêve et celui du vrai) que sur leur interaction. Le monde des rêves n’est pas seulement celui de la nuit.
C’est aussi le lieu intime où se réfugie la petite fille dans les moments où elle choisit la solitude pour retrouver les images qui représentent tout ce qui a donné un sens à son existence.
, p. 144). Je reviendrai sur l’image récurrente du mouchoir imaginaire. Mais il est d’ores et déjà important de remarquer que ce qu’il contient n’est pas une reproduction parfaitement rigoureuse du passé : le traitement très particulier de la temporalité se traduit par un déroulement non linéaire de la narration, de même que les souvenirs de la petite fille ne lui reviennent pas à l’esprit dans un ordre chronologique.