Celui qui rêve reste en vie cinépoème?
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Qu’est-ce que Ciné Poème ? Plantons d’abord le décor. Sur une carte tout ce qu’il y a de plus banale, disons 1,5 cm pour 10 km, on part de Paris, place de l’Etoile. Il faut ensuite embarquer dans le RER A jusqu’à La Défense, où nous attend le T2 direction Porte de Versailles qui, en une quinzaine de minutes dessert l’arrêt « Pont de Bezons ».
C’est trop long ? Pas de panique : il vous suffit de décaler votre doigt de très exactement 1,9 cm sur la gauche (latitude 48.862725, longitude 2.287592 pour être précis), et vous êtes arrivés ! Là, à deux pas de la Défense, sur l’extrémité ouest du Val d’Oise, se trouve la scène conventionnée du Théâtre Paul Eluard.
« Car le court-métrage, par sa brièveté, son art de l’ellipse et de la suggestion, a de profondes affinités avec le poème », peut-on lire sur la brochure de présentation.
Ils désignent aussi la fabrique du film, l’impression de rêve dépendant étroitement de l’usage que fait Man Ray du verre enduit de gélatine qui trouble la vision. Sur un plan méta-poétique, notons également l’homophonie entre « verre » et « vers » qui met en relation les composantes matérielles du film et celles du poème.
Comme souvent dans le cinéma d’avant-garde, une attention toute particulière est également prêtée à la matérialité du signifiant dans les intertitres. Man Ray soigne la typographie et la spatialisation du texte pour lui conférer une plus grande intensité.
Ainsi, à la fin du film, quand le jeune homme voit partir sa bien aimée avec un autre homme, on peut lire cette phrase d’une écriture tremblée : « Qu’elle était belle », dans laquelle l’imparfait et l’italique soulignent la déception de celui qui profère ces paroles.
21Le soin accordé aux cartons de cinéma, jouant sur la typographie, la disposition du texte, la surimpression, voire la mise en mouvement des caractères28, soulève enfin la question de la projection des poèmes à l’écran.
Dans le Manifeste de la cinématographie futuriste de 1916, les futuristes proposent de mettre en scène leurs poèmes dans des « mots en liberté en mouvement, cinématographiés », offrant aux « mots en liberté » une seconde vie hors du livre.