Chercheur en psychologie qui parle du rêve?
Share
Please briefly explain why you feel this question should be reported.
Please briefly explain why you feel this answer should be reported.
Please briefly explain why you feel this user should be reported.
En 1851, la Section de philosophie de l’Académie française des sciences morales et politiques donne notamment pour sujet de concours la théorie du sommeil et des songes [un concours remporté en 1854 par un certain Albert Lemoine et auquel Saint-Denys, trop dilettante dans son approche du rêve, renonce à participer, ndlr].
Le premier est l’avènement de la psychanalyse, qui considère que le rêve ne peut pas être appréhendé par une approche scientifique traditionnelle et propose à la place un système autoréférentiel, n’ayant plus ou peu de liens avec d’autres domaines comme la recherche sur le cerveau ou la psychologie expérimentale.
Le contenu des rêves commence à prendre une signification particulière et, surtout, il nécessite une interprétation pour accéder à sa signification qui serait cachée ou latente. La méthode psychanalytique consiste notamment à guider le patient ou la patiente dans une quête visant à élucider le contenu « refoulé » (instincts agressifs, désirs sexuels et autres) que le rêve véhicule.
Dans ce cadre théorique, le rêve n’est plus un état de la conscience dont l’étude permettrait d’en savoir plus sur le fonctionnement du cerveau mais un outil thérapeutique visant à traiter des dysfonctionnements psychologiques dont les causes sont à chercher dans le vécu des patientes et des patients.
Tandis que le rêve se retrouve progressivement au centre de l’intérêt de l’approche psychanalytique, de nombreux chercheurs en psychologie expérimentale s’en détournent.Quelle est la seconde cause du discrédit de la science des rêves ? L’avènement du comportementalisme (behaviorisme).
Psychanalyse : ce qu’est le rêve lucide et comment un groupe de scientifiques a appris à s’y plongerChristian JarrettBBC Science Focus13 novembre 2021Crédit photo, Getty ImagesDes milliardaires s’envolent déjà dans l’espace et l’informatique quantique n’est pas loin. Et pourtant, l’un des aspects les plus familiers de la nature humaine reste une frustration pour l’étude scientifique : les rêves.
Il existe de nombreuses théories, mais la vérité est que nous ne savons pas vraiment pourquoi et comment nous rêvons.L’une des principales pierres d’achoppement pour les scientifiques a été le fait que lorsque les gens rêvent, ils sont largement coupés du monde.
A surtout lire sur BBC Afrique :C’est du moins ce que l’on a longtemps supposé.Les chercheurs ont donc eu recours à la méthode consistant à demander aux gens, au réveil, ce que leur esprit faisait pendant qu’ils dormaient, mais cette approche est incomplète et peu fiable. »Les souvenirs des rêves peuvent être incomplets, déformés et incorrects.
Cela ressemble à quelque chose de difficile à réaliser, comme le film Inception de Christopher Nolan. Crédit photo, Getty ImagesLégende image, Malgré de nombreuses avancées scientifiques, ce qui se passe dans notre esprit lorsque nous rêvons reste un territoire largement inexploré par la sciencePourtant, c’est exactement ce qu’une équipe internationale de chercheurs, dirigée par M. Paller et Karen Konkoly de Northwestern University, a réussi à faire.
Certes, nous en oublions rapidement la plupart, mais ceux qui sont vraiment importants nous restent en mémoire. Les partager provoque parfois un rapprochement émotionnel, du fait qu’ils sont très intimes et personnels : « Cela suscite l’empathie de l’auditeur », selon Mark Blagrove.
Le principe : parler d’un rêve avec d’autres personnes, avant que l’artiste Julia Lockheart ne le mette en images. Le projet est devenu si populaire qu’il a inspiré des événements organisés dans différents lieux, comme la maison de Freud à Londres, où des volontaires racontent un songe devant un public, puis en discutent. Le psychologue Mark Blagrove est convaincu que parler de ses rêves aide à les comprendre.
Dans le cadre de son projet Dreams ID, plusieurs personnes discutent de leurs songes, avant que l’illustratrice Julia Lockheart n’en réalise une interprétation graphique sur des pages du livre L’Interprétation des rêves, de Sigmund Freud. Une participante a par exemple rêvé qu’elle quittait son corps pendant son sommeil pour retrouver sa défunte mère.
© Avec l’aimable autorisation de Julia Lockheart DreamsID.com Rêver serait bon pour la santéConséquence probable des fonctions des songes (notamment celle de digestion de nos émotions), rêver serait bon pour la santé, selon Rubin Naiman. À l’appui de cette idée, il cite des travaux réalisés à l’université Rutgers suggérant que le sommeil paradoxal (où sont produits une majorité de nos rêves) protégerait du stress post-traumatique.
Elle va permettre de voir si les règles connues en matière de sommeil et de rêves continuent de s’appliquer dans un tel contexte. »Ca va dans les deux sens, ajoute-t-elle. Ce genre d’étude permet de mieux comprendre le rêve, mais les témoignages sur le rêve que nous aurons récoltés permettront, aussi, de mieux comprendre l’époque que nous avons traversée ».
Une autre étude sur le sommeil… pendant un deuil Il faut dire que cette équipe est spécialisée dans ce domaine.
Pour participer, il ne faut pas avoir d’antécédent de pathologies neurologiques ou psychiatriques avérées. »précise le questionnaire, qui ajoute « Notez que plusieurs personnes connaissant la même personne décédée peuvent participer ». L’appel ayant été lancé bien avant la pandémie… Il aurait été sans doute particulièrement intéressant d’analyser les changements de réactions face au deuil pendant la pandémie.
Comme le château du conte de fées dans lequel on voudrait pénétrer, l’objet-rêve est entouré de ronces et protégé par un dragon. Ces ronces, ce dragon, qui rendent l’accès au rêve difficile, ce sont toutes les tentatives passées d’interprétation des rêves et, tout particulièrement, celle que représente la psychanalyse. Pour un chercheur du XXIe siècle, le rêve est difficilement dissociable du nom de Sigmund Freud.
Comparée à l’engagement soutenu de toutes les formes de psychologie, de la psychanalyse à la psychologie cognitive, ou plus récemment des neurosciences, de la neuropsychiatrie à la neurobiologie, la contribution des sciences sociales en général, et de la sociologie en particulier, demeure très marginale.
D’aucuns penseront que cela n’a rien que de très normal : le rêve n’est-il pas l’activité à la fois universelle (tout le monde rêve), individuelle (chacun rêve de choses très singulières) et involontaire par excellence ? Que sociologues, anthropologues ou historiens puissent s’interroger sur la manière dont il a été conçu, traité, interprété par des époques, des sociétés ou des groupes différents, cela va de soi.
Le rêve comme thérapie nocturneDernière hypothèse concernant la fonction des rêves, de nombreux neuroscientifiques pensent aujourd’hui qu’ils joueraient le rôle de « thérapie nocturne » (Walker, p.217)Cette hypothèse, auparavant avancée par de nombreuses écoles de thérapie naît chez les neurologues de l’observation des zones du cerveau activée ou non durant la phase de sommeil REM.En effet, durant cette période, la concentration de noradrénaline dans le cerveau, une hormone associée notamment aux phénomènes de stress, est nulle.
Comme le souligne M.Walker, « sur une journée, le sommeil paradoxal est le seul moment où votre cerveau est totalement dépourvu de cette molécule liée au stress ».Sachant que l’on a montré que les rêves permettaient la réactivation de la mémoire des événements émotionnels de la veille, cette réactivation se produit dans un cerveau libéré de cette hormone du stress.