Comment concilier l’appel au rêve et le souci du réel?
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Tributaire d’une réalité qui, telle quelle, insatisfaisante, décevante, ne répond pas à son besoin d’idéal, de beauté, d’absolu, ne réécrit-il pas le réel dans une perspective non littéraliste en le soumettant à son art, à son esprit où, à l’occasion, se mêlent gravité et dérision, pour en offrir une image embellie (celle d’une réalité revue et corrigée) et, le cas échéant, pour apporter un sens à une réalité sentie et vécue comme décevante, voire désespérément absurde ?
La création poétique se présente alors non seulement comme une évasion, mais comme une entreprise de transformation. 1 Il y reviendra dans ses entretiens avec J. Amrouche : « […] je m’étais abandonné complètement à mo (…) 2 Dès 1916, Claudel juge avec une sévère clairvoyance l’œuvre de 1906, parlant de déchaînement à pro (…) 3 Pr., p. 1416, La Poésie au xixe siècle.
La notion de rêve dans l’ensemble de l’œuvre de Claudel es (…) 2Dès les premiers mots du Soulier de satin, le dramaturge prend soin d’avertir qu’il a délibérément donné la préférence à l’imagination1, s’excusant ainsi, dirait-on, non seulement de s’abandonner à la plus énorme fantaisie du point de vue de la composition de ce drame défiant toutes les traditions, mais peut-être surtout de la prépondérance accordée au rêve, à la fois au sens propre et au sens métaphorique, par rapport à une réalité empruntée à son expérience vécue et déjà exploitée, quinze ans auparavant, dans une œuvre confidentielle, ouvertement autobiographique, transposition du drame de l’amour-passion vécu à Foutchéou.