Comment écrire en anglais mon rêve est d’être écrivain?
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Sciences Humaines N° 294 – Juillet 2017 Rêverie, frise chronologique, empathie, transe : un ensemble de compétences et de techniques sont requises dans l’exercice du métier d’écrivain. Enquête menée auprès de trois romanciers confirmés. Un stéréotype romantique tenace nous fait nous imaginer l’écrivain comme un être en proie à mille tourments et qui, touché par la grâce divine, se livre à l’impérieuse nécessité de créer… Mais ne nous leurrons pas : devenir romancier ne tombe pas du ciel.
Il s’agit, plus prosaïquement, d’un véritable métier, qui implique des savoir-faire, des rituels et des passages obligés.
Pour suivre le cheminement de leur pensée intérieure depuis l’idée initiale jusqu’à la publication, nous avons interrogé trois romanciers confirmés : Diane Ducret, qui maîtrise parfaitement l’art du raccourci significatif et sait en peu de mots susciter l’émotion ; Paul Vacca, qui croque ses personnages de façon exubérante, joyeuse et faussement naïve ; Jakuta Alikavazovic, qui entraîne le lecteur dans un univers cabalistique, à la fois analytique et poétique.
Je le remets à plus tard. Je commence au moment où je ne peux plus faire autrement, quand il m’est impossible de me débarrasser de cette histoire. J’écris lorsque la récurrence du rêve devient un cauchemar. Ensuite j’écris, j’écris, j’écris pour m’en débarrasser. Un fois le premier chapitre achevé, je commence à aimer ce que j’ai écrit.
Je rajoute de nouvelles facettes à mon rêve et je me réjouis que l’insomnie, l’état de veille même, me rapprochent plus de l’abondance des sens que dans ce rêve inspiré. Je deviens de plus en plus alerte au quotidien. Partout je retrouve des réponses aux dilemmes contenus dans le livre, partout je découvre de nouvelles harmonies. J’essaye de ralentir le rythme de mon travail, je suis nostalgique du livre déjà terminé.
Et pourtant, je ne peux écrire que de cette façon, rapidement, comme une possédée. La dernière phrase m’éblouit… C’est fini ! Réellement ? Je me sens comme une expatriée de ma propre maison. Soulagée, peut-être, et un peu contrariée.
Maintes lettres qu’il écrivit à sa fiancée d’alors Louie Burrows sont entièrement écrites en français (un français compréhensible mais douteux, il faut bien l’avouer). 10 Lettre inédite à Mrs Margaret Needham (Peg), 28 octobre 1926, envoyée de Florence. Dans « A Collier’ (…) 13La quantité de français que l’on trouve partout dans ses écrits est étonnante.
On peut rencontrer de nombreuses petites bizarreries de ce genre dans ses lettres et ses oeuvres puisque Lawrence ne prenait jamais la peine de faire vérifier son français, même avant publication. Parfois son vocabulaire peut nous sembler daté ; par exemple, dans Women in Love, il emploie l’expression devenue assez rare « mauvaise honte ».
Dans l’ensemble sa grammaire n’était pas très bonne, mais il connaissait de nombreuses expressions toutes faites, des dictons et des citations, ce qui donnait l’illusion d’une grande maîtrise du français de son époque, y compris de la langue familière et populaire. D’après une autre lettre qu’il écrivit à sa nièce, il est clair qu’il savait ses limites : « I will correct your letter as best I can. Don’t expect me to be very perfect either.
But it is really good practice for you to write in French. »10 De nos jours, alors que le français a été remplacé par l’anglais dans les échanges internationaux, l’oeuvre de Lawrence montre encore à quel point cette langue était répandue et vivace en son temps. Lorsque l’auteur ou ses personnages ne peuvent se faire comprendre à l’étranger, ils ont recours au français.