Comment écrire un rêve dans un récit?
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Etc. Répondre à cette question vous permettra de bien sérier votre sujet et vous facilitera la tâche quand serez au stade de construire votre récit.
Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ?
Pour transmettre votre propre histoire à vos enfants et petits-enfants, pour témoigner de ce que vous vivez ou avez vécu, pour poser sur le papier des choses trop lourdes à porter, pour partager votre conception dans tel ou tel domaine, pour crier votre révolte, pour lancer un coup de gueule, etc. Ce sera votre fil directeur, ne le perdez pas en route. En écrivant, ayez-le toujours à l’esprit.
À qui destinez-vous votre livre ?
À votre entourage proche, famille et amis, ou bien souhaitez-vous élargir votre lectorat en le publiant ? Le contenu de votre récit en dépendra. Si vous écrivez pour vos proches, vous pouvez vous permettre quelques clins d’œil, des allusions à certains épisodes que vos lecteurs sont censés connaître, vous pouvez aussi évoquer des choses plus personnelles, vagabonder, vous permettre quelques détours.
En effet, bien qu’il se produise probablement des rêves pendant les autres phases du sommeil, c’est majoritairement pendant le sommeil paradoxal que surviennent les rêves dont on se souviendra et dont on fera ensuite un récit.
Rêve et récit du rêve
Le récit d’un rêve est la narration de péripéties souvent absurdes dont on a été l’acteur en songe, et qui se sont déroulées comme un film sous la forme d’une succession d’images.
Lorsque l’on raconte un rêve, on le fait avec une intonation de certitude aussi vive que si l’on racontait une aventure effectivement vécue. Pourtant, chacun a observé que la mémorisation des rêves est fragile et éphémère, puisque l’histoire sera définitivement oubliée si l’on n’a pas l’habileté de la fixer quand on la tient, et de la conserver de façon pérenne, par exemple en la notant par écrit.
De même, chacun a expérimenté ces récits de rêve qui retracent une histoire parfois très longue et mouvementée, et qui intègrent un événement ayant interrompu le sommeil, comme si le récit du rêve avait été paradoxalement construit en remontant le temps précédant ce dernier événement (par exemple le rêve de la guillotine raconté par Alfred Maury en 1861). Un récit de rêve, quelquefois plein de rebondissements, est-il le souvenir d’une histoire venant juste d’être vécue en songe ?
Si un rêve ne correspond pas à une histoire, s’il ne comprend pas d’histoire et, pour bien dire, s’il n’est pas une histoire, alors il suit qu’il ne peut être raconté. On ne peut raconter autre chose que des histoires. L’étude narrative est sur ce point d’une implacable logique. On exprime des sentiments, on décrit des visions et on raconte des histoires. L’étude narrative ne peut s’intéresser qu’aux récits des histoires.
Les deux plans constituent un objet qu’on pourra nommer pour être tout à fait explicite « le récit de l’histoire rêvée ». Voici maintenant le modèle narratif de l’histoire rêvée. Au début de ce travail, on disait « l’histoire rêvée moderne » Moderne : si l’on désigne sous le nom de songe les formes oniriques non essentiellement narratives, on verra vite que l’histoire rêvée caractérise un phénomène récent de la civilisation occidentale.
Encore embryonnaire au Moyen Âge, le rêve ne prend forme qu’au XVIIe siècle pour se développer tout au long du XIXe, puis du XXe siècles.
6Perec, quant à lui, nous dit avoir rêvé ses rêves tels qu’il les a écrits, ou plutôt n’avoir fait que retranscrire ses rêves tels qu’il les avait rêvés.
Volonté de rester au plus près de l’expérience onirique authentique, prise en notes, sur des carnets, des souvenirs de la nuit dès son réveil14, absence de modification du contenu (sinon par des omissions volontaires), souci d’une rédaction conservant une très grande proximité avec la transcription initiale : autant d’éléments qui témoignent d’une écriture du rêve tout droit héritée des « rêveurs définitifs » de La Révolution surréaliste, sans pourtant jamais s’en revendiquer.
7Cependant, l’étude des carnets demande de revenir sur cette affirmation.
Si je pense qu’elle est vraie pour la plupart des rêves, je la nuancerai tout de même pour certains, et au moins pour le premier d’entre eux, dont les quelques notes sont bien éloignées du récit finalement publié.