Comment est décrit le pays imaginaire dont rêve le poète?
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Mais Marie Daubrun part avec un autre poète, Théodore de Banville, et Baudelaire n’ira jamais en Hollande. L’image qu’il s’en fait est purement imaginaire, à travers les on-dits et les toiles des artistes flamands. Ce pays restera pour lui un idéal lointain, préservé comme un lieu inatteignable. Problématique Comment Baudelaire fait-il de cette invitation au voyage où l’art, le pays rêvé et la femme aimée se confondent, l’allégorie d’un idéal ?
Axes de lecture pour un commentaire composé : > Un ailleurs spatial, temporel et spirituel, au-delà de la vie et de la mort elle-même. > Une invitation qui crée une proximité avec la personne aimée, pour la toucher et la séduire. > Une fusion symbolique entre le voyage, la femme aimée, et la création artistique. > Un imaginaire qui emprunte à différentes formes d’art, de la peinture à la musique en passant par les arts décoratifs.
> Un rythme sans cesse allongé, évoquant à la fois la langueur et l’abondance. > Un jeu de correspondances très riche qui mêle des sensations, des matières et des mouvements. > Une allégorie qui tente de représenter un idéal indicible. Premier mouvement : Une invitation à la poésie Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! — Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble !
L’âme sœur est un lien qui dépasse le lien du sang, hors du temps qui transcende la mort.
Le poème l’affirme explicitement : « Au pays qui te ressemble ! », où le point d’exclamation souligne le caractère pulsionnel du sentiment amoureux, provoqué par la vue du paysage autant que par la vue de la femme. En outre, le paysage et la femme aimée se caractérisent, sous la plume du poète, par deux éléments essentiels : la lumière et l’eau.
Pierre Paul Rubens, La Fête de Vénus, 1636 Transition : Cette identification entre femme aimée et voyage soulignent combien le poète se laisse bercer par son imaginaire, et fait de son voyage un rêve éveillé.
Entre imaginaire et réalité
Le voyage promis par le poète oscille entre rêve, réalité, et idéal.
Le rêve éveillé La référence à la chambre, décrite tout au long de la troisième strophe, renvoie le lecteur à l’idée de sommeil, et donc à celle de rêve. Effectivement, le champ lexical du rêve parcourt tout le poème : « Songe » (vers 2), « Dormir » (vers 30), « soleils couchants (vers 35), « s’endort » (vers 39).
En effet, il faut savoir que la création poétique trouve ses origines dans la transmission des codes, des lois, des savoirs, des mythes, et elle était étroitement liée à l’oralité, notamment au chant et à la musique : les poètes grecs, les « aèdes », chantaient leurs poèmes, comme le feront, plus tard, au Moyen Âge, les troubadours et les trouvères.
Un kaléidoscope : ce pays est caractérisé par une succession d’images et d’idées sans rapport entre elles, et de paragraphes courts, comme dans un rêve ou dans l’imagination du poète, qui semblent surgir au détour d’un chemin comme si le poète nous invitait à suivre une promenade imaginaire dans laquelle il nous ferait remarquer certains détails importants.
Une idéalisation : pays qui ne comporte que des valeurs ou choses positives, les valeurs négatives sont écartées par des négations : « on ne questionne pas », « il n’y a pas d’ombre maligne », « de n’avoir pas », « on ne croit pas »… 2. Un pays ancré dans le réel Pourtant, certains points du poème ancrent le pays dans le réel : Utilisation du présent de l’indicatif : poème entièrement rédigé au présent ce qui l’ancre dans la réalité.
Les expressions « Il n’y a pas » et « Il y a » donnent également un caractère des choses concrètes, qui existent ou non. Présence de nombreux éléments du réel : « oiseau, bougie, fenêtre, barque, arbres, branches, feuilles, fruits » + « preuves » = indique une existence réelle. Présence des hommes : « hommes » et pronom indéfini « on ».
Incarnée dans le réel immédiat, elle est cri par sa puissance de suggestion, foisonnement d’images, pont qui relie les mémoires et les âges, le passé et le présent pour inventer l’impossible, l’espoir: «Mon beau pays? Pas mort! Pas mort!» (80). Le passé, loin de susciter la quête nostalgique d’un paradis perdu ou de fixer lecteur dans le temps révolu de l’enchantement invite à rebâtir le présent.
La persistance du pays natal, loin de résonner comme une obsession maladive, invite au réveil. L’exil, loin d’être présenté par une poétique de la perte permet de repenser la terre à partir de la marge. Anthony Phelps prête sa voix à son peuple et fait de sa terre une métaphore de la condition humaine.
Il a su reconstruire l’espace du langage pour redéfinir le rôle du poète dans l’Histoire, et Mon pays que voici est plus qu’un chant: il est un instrument de lutte et d’engagement.
N’est-ce pas là l’aspiration du poète? Une déclaration que le poète Émile Ollivier résume de la sorte: «Tout se passe comme si l’œuvre de Phelps, parfois malgré lui, nous indique le chemin des étoiles» (Ollivier, 2001). Bibliographie Agsous, Nadia. 2016. « Salah Stétié, immense poète arabe ». Huffington Post. <https://www.huffingtonpost.fr/nadia-agsous/salah-stetie-un-verbe-qui-vibre-demotions-et-de-liberte_b_2196161.html>. Bakhtine, Mikhaïl. 1978. Esthétique et théorie du roman. Paris : Gallimard, « Tel », 496 p. Beaufret, Jean. 1974. Dialogue avec Heidegger. T. III.