Comment se construit rêve?
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Grâce aux mesures effectuées quelques secondes plus tôt, les chercheurs ont alors comparé l’activité de participants embarqués dans un songe à celle de sujets qui ne rêvaient pas, et ce quel que soit le stade du sommeil. Un cerveau pas si endormi Et ce qu’ils ont découvert, c’est que le cerveau des rêveurs est loin d’être aussi endormi qu’on le croyait pendant le sommeil lent. Certes, globalement, les ondes de basse fréquence dominent.
Mais de larges régions s’éveillent par moments et par endroits, avec un retour d’ondes de haute fréquence. Les chercheurs ont ainsi identifié une zone qu’ils ont qualifiée de point chaud postérieur (car elle est située dans la moitié arrière du cerveau), et qu’ils considèrent comme le noyau cérébral du rêve, la zone minimale qui doit être éveillée pour qu’un songe soit créé. Quel que soit le stade du sommeil, cette zone était active lorsque le dormeur rêvait.
Elle comprend des aires sensorielles (surtout visuelles), ainsi que des régions de la face médiane du cerveau, notamment le cortex cingulaire et le précunéus.
Certaines zones du cerveau, en particulier celles de la mobilité, sont réveillées, c’est pourquoi ces personnes bougent et se lèvent, alors que d’autres sont endormies, ce qui explique qu’elles ont des comportements assez illogiques. Mais, contrairement à ce que l’on pensait, elles ne sont pas inconscientes.» Au CIRS, Francesca Siclari et ses collègues renouvellent l’expérience faite avec les rêveurs.
«C’est une condition très peu connue. Certains patients se plaignent de trop rêver et de ne jamais pouvoir se reposer. Ils sont d’ailleurs fatigués dans la journée et parfois, ils ont des somnolences.» Rêvent-ils vraiment plus que les autres? Leur zone chaude est-elle particulièrement active et si oui, pourquoi? Autant de questions auxquelles Francesca Siclari va chercher à répondre. À quoi servent les rêves? Reste une question cruciale: à quoi servent les songes?
«Pour l’instant, on ne sait même pas si le rêve a une fonction en soi», répond Francesca Siclari.
Zoom sur les conclusions les plus surprenantes… (2) directrice de l’unité des pathologies du sommeil du sommeil de l’hôpital de la Pitié Salpétrière et chercheuse à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière(3) auteure de « L’effet divan, éloge de la psychanalyse à l’usage de ceux qui veulent déployer leurs ailes » (l’Harmattan) Le plus souvent, le rêve est « ordinaire » et met en scène le dormeur dans son environnement habituel Les rêves, des histoires à dormir debout, inventées de toutes pièces ?
En réalité, cela s’explique très bien par le « cheminement du rêve » : quelques images sont activées dans le tronc cérébral puis passées à la moulinette par la reste du cerveau, qui « brode » dessus. « Ces rêves ont beau nous sembler inintéressants ou stupides, ils n’en demeurent pas moins précieux à notre bon fonctionnement. « Ils optimisent la mémorisation des évènements de la veille et consolident les apprentissages, nous apprend la neurologue.
Le lendemain, le gain de performance est d’environ de 20%. »
Daniel Erlacher, de l’Université de Heidelberg, et le Dr Michael Schredl, de l’Institut central de santé mentale de Mannheim, ont demandé à un groupe de rêveurs lucides de lancer à plusieurs reprises une pièce de monnaie dans une tasse dans leurs rêves.Par rapport à leur performance de base dans la vie réelle, la précision des participants s’est améliorée le lendemain dans une plus large mesure que celle d’un groupe témoin qui ne s’était pas entraîné à lancer des pièces dans la vie réelle ou pendant le sommeil.Il est également possible d’exploiter les rêves lucides pour aider à résoudre les problèmes de manière créative.
Par exemple, Tadas Stumbrys et Michael Daniels, de la Liverpool John Moores University, ont découvert que les rêveurs lucides pouvaient faire appel à des personnages de rêve pour les aider à concevoir des métaphores plus créatives.L’interaction bidirectionnelle entre le rêveur et le monde extérieur, établie par Konkoly, Paller et d’autres, pourrait permettre d’exploiter et d’étendre ces différentes façons d’exploiter l’état de rêve lucide.Par exemple, leur modèle de rêve interactif suggère que des indices sensoriels pourraient être associés au préalable au contenu du rêve souhaité, puis rejoués pendant l’état de rêve lucide, ce qui rendrait plus probable l’inclusion dans le rêve lucide de caractéristiques susceptibles de favoriser la créativité ou de contribuer à l’apprentissage.Crédit photo, Getty ImagesLégende image, Coors, le fabricant américain de bière, a fait l’expérience d’induire délibérément des rêves de son produit chez des volontairesDes publicités pendant que vous dormezCela dit, le chemin à parcourir ne sera probablement pas simple.
« La technique de communication avec les rêveurs lucides ne fonctionne pas à chaque fois que l’on essaie », explique M. Paller. « Nous sommes en train d’améliorer nos méthodes, donc je ne sais pas à quel point elles peuvent être fiables à long terme. »En effet, M. Paller met en garde contre un excès d’enthousiasme.
On a donc tendance à penser que le rêve se construit uniquement pendant le sommeil paradoxal, mais il a été prouvé que nous rêvions aussi pendant le sommeil lent. Ce qui étonne beaucoup les chercheurs, car le cerveau fonctionnant au ralenti fabrique tout de même des rêves.Le cerveau endormi peut-il construire des rêves ?Les chercheurs ont donc cherché à savoir quelle était l’activité minimale du cerveau nécessaire à la construction d’un rêve.
Pour cela, ils se sont dotés d’un encéphalogramme haute densité afin de mesurer l’activité cérébrale de dormeurs. Le principe était de pouvoir analyser toutes les zones du cerveau en même temps.
Les dormeurs étaient aussi régulièrement réveillés afin de leur demander s’ils étaient en train de rêver, ceci permettant de différencier les activités cérébrales des rêveurs et des non-rêveurs.Les chercheurs ont ainsi découvert que, même lors du sommeil lent, le cerveau n’était pas aussi endormi que ce qu’on avait cru jusqu’alors, puisqu’il générait des rêves.