Courrier internationnal le graffuer qui peint des rêves?
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Apprécié par les acteurs du département, il est régulièrement contacté pour des commandes et brosse en 2012 pour l’association montreuilloise Ni putes ni soumises une étonnante Jeanne d’Arc moderne entourée des portraits de Georges Sand, Marie Curie, Angela Davis… Le street-artiste fonde à Bagnolet avec d’autres graffeurs Kosmopolite, le premier festival international d’art urbain qui tournera ensuite dans les grandes villes européennes.
Reconnu au-delà de l’Hexagone, le muraliste a couvert de poésie l’entrée du Musée du chocolat de Bruxelles et vient de peindre une fascinante Danse des baleines sur les flancs d’un château d’eau à proximité de Tours.
Le montreuillois, qui avoue courir les bibliothèques pour imaginer ses compositions, apprécie l’effervescence du graff dans notre département : « Le 93 cherche à développer l’art urbain avec des appels à projet et une tolérance pour peindre sur certains murs de Montreuil et de Bagnolet ». Résultat : des street-art tours attirent régulièrement sur le territoire, des Parisien·ne·s avides de découvrir l’évolution de cet art.
Biographie« Cédric Lascours, plus connu sous le nom de Reso, est un graffeur au style bien particulier qui lui vaut une renommée mondiale. » (La Dépêche) Il grandit à Toulouse. Autodidacte, obsédé par la lettre et les rythmes répétitifs, Reso s’impose comme un graffeur fondamental de la scène Street internationale en tant que père du mouvement « Wild Style », « forme compliquée et complexe de graffiti » (La Dépêche) qui joue sur les perspectives et le lettrage.
Ses recherches se portent sur le graphisme de la calligraphie, la lettre en tant que courbe, et s’expriment par des tracés entrelacés, abstraits et énergiques. La mise en couleur de ses travaux repose quant à elle sur une recherche de l’harmonie. Pour créer ses œuvres souvent de grandes dimensions, Reso s’inspire de son vécu, de ses expériences personnelles, tout en laissant une large place au geste et au mouvement.
Bonjour, peux-tu te présenter aux lecteurs ? Je m’appelle Olivier, j’ai 40 ans. Je suis artiste tatoueur, artiste peintre entre autres et plein d’autres choses. Depuis combien de temps es-tu graffeur ? Je suis graffeur depuis 1996-97. J’avais 13-14 ans, quelque chose comme ça. J’ai commencé par des tags, par prendre une bombe et faire un tag, puis deux, puis trois avec des potes de l’époque.
On aimait bien ça et c’était une période plutôt pré-adolescente où on se cherche, c’est venu à moi comme ça. Qu’est-ce qui a déclenché ta carrière ? Il n’y a pas vraiment de déclencheur de carrière. À l’époque où j’ai commencé tu ne peux pas te dire : « Je vais faire une carrière de muraliste.
J’ai toujours voulu être dessinateur ou un truc comme ça, des études qui sont évidemment très chères et que je n’ai pas pu faire donc du coup le graffiti a été ce qui m’a maintenu dans la création. Quels sont tes supports et tes techniques ?
Ce sont des instantanés pris ça et là et accrochés aux parois, comme on le fait chez soi avec les photos souvenirs. Les thèmes sont extrêmement variés. Parfois ce sont des bribes de la vie quotidienne : la bibliothèque, le stade, le théâtre, le tramway, ou des épisodes tirés de l’histoire de la ville.
Par exemple, rue de la Martinière, sur la rive gauche de la Saône, une vingtaine de Lyonnais célèbres apparaissent aux fenêtres d’un immeuble de cinq étages. Parmi eux, Antoine de Saint-Exupéry et le physicien André-Marie Ampère, qui découvrit la loi de l’électromagnétisme. Sur le cours Gambetta les frères Lumière, inventeurs du cinématographe, ont ouvert le Ciné Lyon. Un mur de 500 mètres carrés présente leur caméra en pleine action.
La bibliothèque de la Cité, sur le quai Saint-Vincent, elle aussi, est fausse. Ce spectaculaire trompe-l’œil s’étale sur deux façades de quatre étages : devant chaque fenêtre sont empilés les livres d’auteurs célèbres. Personne ne se permettrait, par des graffitis ou des actes de vandalisme, d’outrager cette mémoire peinte. Les tagueurs eux-mêmes l’ont épargnée, une façon comme une autre de reconnaître sa valeur artistique.
Cette peur des revenants est surmontée et les graffs de la révolution unifie le peuple, sans doute parce que ce dernier finit par designer les mêmes accusés. Ces créations artistiques deviennent un outil incontournable pour « dire l’événement » (Derrida, 2001) social. Calligraphie arabe ou latine, tags, graffs, dessins, etc. les outils sont variés et assujettis pour servir la cause sociale.
Sous les bombes de peinture, les murs prennent la parole pour exprimer les soucis sociaux, les frustrations, les colères, etc. partagés par tous les Libanais en les invitant, par le fait même, à s’unir autour des mêmes douleurs mais surtout à dialoguer et à transcender les frontières (Lambert et Trouche, 2009).
Des limites territoriales, certes ; mais aussi des entraves invisibles qui continuent à emprisonner les citoyens dans une histoire morcelée et débitée obstinément selon des convictions politiques subjectives. Le tableau figure 5 montre l’engagement profond des graffeurs dans la révolution libanaise. Figure 5. Messages transmis par les graffeurs Figure 6.
Interdiction d’accès à certains lieux réappropriés par la Thawra- Souk de Beyrouth et Bâtiment l’Œuf – cinéma du centre-ville de Beyrouth le 29 mai 2022 © Photos F. Calargé. 14Dans cette perspective, la mémoire collective devient un projet de co-construction des faits en temps réel autour duquel s’entraident tous les citoyens.