Description d’enfant qui rêve derrière une fenêtre texte?
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Au loin, des petits traits, des pointillés qui se dessinent sur cette immensité. Des puzzles. Des formes qui esquissent des labyrinthes sans issues. Les picotements de mes yeux éraflent cette toile crayonnée face à moi. Et même ces morceaux de verre ne me sont pas d’une grande utilité pour y voir plus clair. Vu de ma fenêtre, les statues de géants sont des miniatures, des jeux d’enfants, immobiles. Une maquette figée où le temps ne semble pas s’écouler.
Je reviens à la réalité grâce aux alizés. Quelques feuilles dandinent tandis que des moutons jouent avec des plumes. Je regarde, incrédule, ce vacarme chorégraphique. Droite, gauche, demi-tour, et ça repart. Et je sens cette sensation. Vous savez, celle que l’on ressent quand les lumières s’éteignent juste avant le début du spectacle. Cette sérénité qui se mêle à l’inconnu de ce qui va se jouer devant nous. Les vagues, elles, donnent le tempo. Je les entends. Loin.
En sourdine mais abrutissantes. Espoir, désespoir, espoir, désespoir.
J’ai crié et ma mère est venue me voir ; je lui ai raconté mon « rêve-cauchemar » et elle s’est bien moquée de moi.Je me rendormis et je finis ma nuit, sans agitation et sans cris. 58Le début du texte est classique : d’abord l’opposition arrière-fond (nous marchions)- événement (et soudain) central dans beaucoup de récits. 59Mais deux autres points s’associent. D’une part la description-évaluation enragé, ce fou.
J’y perçois la catégorie de l’extériorité, quelque chose qui ressemble à l’évaluation dans les faits-divers. Ca n’est pas le personnage agressif codé des contes, c’est celui dont on a dit aux jeunes filles de se méfier. 60Surtout l’organisateur dominant qui me frappe, souligné par l’auteur, c’est « en riant ». 61Avec le double aspect : avaient réussi à s’échapper/m’avaient laissé entre les mains, en riant.
C’est un ensemble intelligible, face à une agression, que on cherche à s’échapper, moins que ce soit des parents qui le fassent en laissant leur fille, plus du tout qu’ils le fassent en riant. 62Puis un moment banal, la réussite. Avec un aspect moins banal, le sentiment de bonheur. Puis un retour à l’agression deux fois dramatisé et parce que c’est le père et parce qu’il tue. Puis une conclusion-détente plus codée.
Et puis, cette caractéristique du rêve qui est si simple qu’on risque de l’oublier : normalement, les pères ne tuent pas leurs filles à coups de hache, sans oublier que, de toute façon après, on n’est plus là pour le raconter. 64Autre caractéristique : quel rapport entre la première et la deuxième scène ? On ne peut pas savoir.
Après elle, apparaît le premier promeneur de poussette, il est noir, et tient un autre enfant par la main, ils vont tranquilles. Un couple sort de la petite rue transversale, elle devant parle fort, lui suit avec le chien sans répondre, la rue suivante il prend à gauche tandis qu’elle continue tout droit sans tourner la tête et sans cesser lui parler fort. Une femme élégante, casquette beige, écharpe écossaise fait du tourisme.
Des reflets de fenêtre qu’on ouvre courent sur la façade d’en face. Un hélico vrombit dans le ciel bleu immaculé. Le soleil chauffe, assis et accoudé à la rambarde, immobile je me laisse aller imaginant que je ne suis que mes vetements en train de sécher. Je rentre et conclu : dans cette ville, pendant la période de confinement, il y a que quatre types de promeneur : de chien, d’enfants, de caddies ou de smartphones.
Personne ne promène son spleen, je remplis mon attestation et j’y vais. Gérard Pinet – 06/04/2020
Cependant l’étude des cauchemars apporte des éléments nouveaux : en tant qu’expression plus immédiate de la vie affective, le rêve témoigne de la persistance, chez des enfants âgés ou des adultes, de préoc¬ cupations qui ne se montrent pas aussi claire¬ ment dans leurs propos. Il nous permet de comprendre par là les soucis d’enfants plus jeunes qui ont parfois quelque difficulté à les exprimer de façon discursive.
En ce sens le rêve est un révélateur des «profondeurs » com¬ me l’ont toujours admis les oniromanciens, y compris Freud ou Jung. Il importe sans doute à chacun de sonder ses propres profondeurs, mais il n’est peut-être pas inutile de procéder à une analyse méticuleuse des rêves, dont le sens manifeste lui même n’est pas toujours immédiat. Michel ZLOTOWICZ Laboratoire de Psychobiologie de l’Enfant, associé au C.N.R.S.
Enfin, en tant qu’expression en images de contenus qui peuvent aussi, dans une certaine mesure, être dits avec des mots, le cauchemar révèle une forme particulière mais très sugges¬ tive de symbolisme.