En rêvant de ces pas qui ont fait mon chemin?
Please briefly explain why you feel this question should be reported.
Please briefly explain why you feel this answer should be reported.
Please briefly explain why you feel this user should be reported.
ssez de Brocéliande ou Dunsinane De la Forêt-Noire et de l’Océan Car j’ai dans mes veines l’Italie Et dans mon nom le raisin d’Espagne Est-ce que je ne suis pas sorti de ce domaine de cerises Où est ma place Est-elle avec ce passé des miens […] Cette voix d’hier douce et voilée De Jean-Baptiste Massillon aux Salins-d’Hyères Est-ce que j’appartiens encore à ce monde ancien Où est la clef de tout cela Je vais je viens Faut-il toujours se retourner Toujours regarder en arrière […] Aus – Extrait de « Après l’amour » Je me souviens de cette ville Dont les paupières étaient bleues Où jamais les automobiles Ne s’arrêtent que quand il pleut […] J’arrivais par un soir de fête Les enfants portaient des flambeaux Tous les vieux jouaient les prophètes Tous les jeunes gens semblaient beaux […] J’avais ma peine et ma valise Et celle qui m’avait blessé Riait-elle encore à Venise Moi j’étais déjà son passé […] Il existe près des écluses Un bas-quartier de bohémiens Dont la belle jeunesse s’use À démêler le tien du mien En bande on s’y rend en voitures Ordinairement au mois d’août Ils disent la bonne aventure Pour des piments et du vin doux […] J’ai pris la main d’une éphémère Qui m’a suivi dans ma maison Elle avait les yeux d’outre-mer Elle en montrait la déraison Elle avait la marche légère Et de longues jambes de faon J’aimais déjà les étrangères Quand j’étais un petit enfant Les choses sont simples pour elles Elles touchent ce qu’elles voient Leur miracle m’est naturel Comme descendre à contre-voie […] Celle-ci parla vite vite De l’odeur des magnolias Sa robe tomba tout de suite Quand ma hâte la délia En ce temps-là j’étais crédule Un mot m’était promission Et je prenais les campanules Pour les Fleurs de la Passion […] Dans mes bras les belles soient reines L’avenir les couronnera Voici ma nouvelle sirène Toute la mer est dans mes bras À chaque fois tout recommence Toute musique me saisit Et la plus banale romance M’est l’éternelle poésie […] Nous avions joué de notre âme Un long jour une courte nuit Puis au matin bonsoir Madame L’amour s’achève avec la pluie J’ai vu s’enfuir l’automobile À travers les paupières bleues Car le bonheur dans cette ville N’habite que le temps qu’il pleut Aus – Extrait de « Je chante pour passer le temps » Je chante pour passer le temps Petit qu’il me reste de vivre Comme on dessine sur le givre Comme on se fait le coeur content À lancer cailloux sur l’étang Je chante pour passer le temps […] Aus – Extrait de « Le vieil homme » Moi qui n’ai jamais pu me faire à mon visage Que m’importe traîner dans la clarté des cieux Les coutures les traits et les taches de l’âge Mais lire les journaux demande d’autres yeux Commwnt courir avec ce coeur qui bat trop vite Que s’est-il donc passé La vie et je suis vieux […] Aus – Extrait de « L’amour qui n’est pas un mot » […] Suffit-il donc que tu paraisses De l’air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habité par le chant Elsa mon amour ma jeunesse […] C’est miracle que d’être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu’autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble […] Prends ce fruit lourd et palpitant Jette-z-en la moitié véreuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C’est ma vie et je te la tends Ma vie en vérité commence Le jour que je t’ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m’as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au cowue du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j’ai flambé comme un genièvre À la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi Aus – Extrait de « Je traîne après moi trop d’échecs et de mécomptes » Je traîne après moi trop d’échecs et de mécomptes J’ai la méchanceté d’un homme qui se noie Toute l’amertume de la mer me remonte Il me faut me prouver toujours je ne sais quoi Et tant pis qui j’écrase et tant pis qui je broie Il me faut prendre ma revanche sur la honte Ne puis-je donner de la douleur Tourmenter N’ai-je pas à mon tour le droit d’être féroce N’ai-je pas à mon tour droit à la cruauté Ah faire un mal pareil aux brisures de l’os Ne puis-je avoir sur autrui ce pouvoir atroce N’ai-je pas assez souffert assez sangloté Je suis le prisonnier des choses interdites Le fait qu’elles le soient me jette à leur marais Toute ma liberté quand je vois ses limites Tient à ce pas de plus qui la démontrerait Et c’est comme à la guerre il faut que je sois prêt D’aller où le défi de l’ennemi m’invite Toute idée a besoin pour moi d’un contrepied Je ne puis supporter les vérités admises Je remets l’évidence elle-même en chantier Je refuse midi quand il sonne à l’église Et si j’entends en lui des paroles apprises Je déchire mon coeur de mes mains sans pitié Je ne sais
L’ESPÉRANCE Pour l’aider, à ton bord l’Espérance s’engage, Et, ses regards rêveurs fixés dans le lointain, Elle dit, pour charmer la longueur du chemin, Quel bonheur se rencontre au terme du voyage. Mais il arrive trop souvent Que sa voix n’est pas écoutée, Et que la barque démontée Dérive sous l’effort de la vague et du vent.
LA CHARITÉ
Rien n’est désespéré, car la Charité brave Et des flots et des vents les plus grandes fureurs, Elle a pour inventer les moyens sauveteurs, Des ressources sans fin, surtout quand on l’entrave. Les vents se calment à son gré Dès qu’elle a déployé ses ailes, Où, s’ils veulent rester rebelles, Ne la poussent que mieux vers le but désiré.
LES QUATRE VERTUS CARDINALES – LA PRUDENCE, LA TEMPÉRANCE, LA FORCE, LA JUSTICE
Chœur Rien de solide et de durable N’existe sans notre concours : Qui veut fonder sans nous, fondera sur le sable. Ce que nous bâtissons, des ans brave le cours. Rien de solide et de durable N’existe sans notre concours.
LA TEMPÉRANCE
Je veille à ce trésor que chaque créature Reçut le droit de dépenser, Et partout où je suis j’enseigne la mesure Qu’on ne peut en vain dépasser. Hors de son but, la sève agit en pure perte ; Bientôt la plante dépérit, Les fleurs tombent du haut de sa couronne verte, De ses fruits pas un ne mûrit.
LA FORCE
La volonté sans moi se connaît et subsiste, Mais sans moi ne saurait valoir ; Impuissante à dompter l’obstacle qui résiste ; Avec moi, vouloir c’est pouvoir. Agent mystérieux et qui meut toute chose, Délégué par le Créateur, Je ne suis qu’un effet, une seconde cause, L’esprit seul est premier moteur.
LA JUSTICE
La justice est la seule et sûre sauvegarde Qui fait respecter tous les droits ; Elle agit lentement parce qu’elle y regarde, Avant de juger, à deux fois. Je dois de mes trois sœurs réclamer l’assistance, Car avec elles je peux tout : Mépriser le péril, dompter la résistance, Me faire obéir jusqu’au bout. Chœur Rien de solide et de durable N’existe sans notre concours : Qui veut fonder sans nous, fondera sur le sable.
Ce que nous bâtissons des ans brave le cours. Rien de solide et de durable N’existe sans notre concours.
L’ÂME OU L’HOMME
Ces accents généreux, leur céleste harmonie Chassent le souvenir de ces chants d’ironie Aux perfides conseils, aux mensongers accords, Qui raillaient ma misère, insultant au remords.
J’ai lutté contre lui ; sa force vengeresse Finit par triompher ; d’elle-même maîtresse, Mon âme, grâce à lui, recommence à s’ouvrir, Et ce qui semblait mort est prêt à refleurir. Si des liens tombés je sens encor la trace, Elle me rend plus chers la liberté, l’espace, Les larges horizons, l’azur du ciel si beau, Dont je ne vois encor qu’un trop étroit lambeau.
BÉATRIX
Coupable repentant, et déjà pardonné, Reviens vers le pasteur des âmes en détresse ; Plus elles ont souffert, plus il leur est donné, Plus près de son cœur il les presse.
Mon souvenir vivant dans le fond de ton cœur, Les larmes si souvent par ta mère versées, Les prières pour toi vers le ciel adressées, Le regret d’un passé meilleur, Ont de ta volonté débile et presque éteinte Ravivé la vigueur, retrempé le ressort, Lorsque tu subissais dans leur dernière étreinte Les embrassements de la mort.
Et quand désespéré, réduit à l’impuissance, Tout prêt à défaillir tu luttais vainement, Des docteurs insensés dataient ta renaissance De ce hideux embrassement. As-tu bien mesuré dans quel profond abîme, Quel chaos sans issue et quelle sombre nuit, Quelle inintelligence haineuse, aveugle, intime, L’oubli du Christ t’avait conduit ? S’il t’en coûta si cher de rester en arrière, Ne retourne