France culture pourquoi les migrants continuent de rêver d’angleterre?
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« Ce que racontent ceux qui sont parvenus en Angleterre, c’est que dès leur arrivée, ils sont hébergés dans des petits hôtels, reprend Nicolas Goudichaud. Ça fait une grosse différence avec la France ou d’autres pays, où ils sont souvent à la rue et harcelés par la police. Ils déposent immédiatement une demande l’asile, et même s’ils n’ont pas le droit de travailler pendant cette période, tout le monde le fait.
Il paraît qu’on vient même les recruter dès leur arrivée à l’hôtel. »« J’ai quand même l’impression que cette idée qu’il est très facile de travailler au noir en Angleterre est très exagérée », prévient Matthieu Tardis. Selon des chiffres de la Commission européenne, l’économie informelle représente 9,5 % de la valeur ajoutée brute dans le secteur privé au Royaume-Uni, contre 16,4 % dans la moyenne des pays de l’UE et 11 % en France.
De plus, les titres de séjour sont réputés plus faciles à obtenir.
Le rêve d’Angleterre : « c’est l’aventure de leur vie, ils ne feront pas demi-tour » À tort ou à raison, les jeunes Soudanais qui patientent à Ouistreham voient l’Angleterre comme le but ultime de leur voyage. La Grande-Bretagne a aussi la réputation d’être un pays où il est facile de trouver un petit boulot. Et beaucoup de ces jeunes migrants sont originaires de pays anglophones, ce qui n’est pas un détail.
Le Président a rencontré ce mardi des élus, des associations, des migrants en plein débat sur le projet de loi destiné à réformer la politique migratoire et le droit d’asile en France. À la veille de Noël, nous avions rencontré un groupe d’amis venus à Ouistreham proposer à des migrants de venir passer quelques heures au chaud dans leur club de danse.
Ces « copains », comme ils se désignent eux-mêmes, leur rendent visite chaque semaine « Eux, ils sont de passage. Ils savent qu’en France, il n’y a rien pour eux. Leur but, c’est de passer, un point c’est tout », souligne Jessye. « Je ne sais pas ce qu’ils espèrent de mieux en Angleterre.
A peine le pied posé sur le sol français, ils ont demandé « comment rallier l’Angleterre ». Leurs parents ont été « très choqués » d’apprendre qu’ils avaient accepté de venir en France. « Je ne sais pas comment Pascal Brice m’a convaincu, mais il a réussi. Il m’a dit que nous aurions tout ce qu’il nous faut en France.
A vrai dire, je ne sais toujours pas si j’ai pris la bonne décision », reconnaît le jeune homme, qui estime ses chances d’intégration meilleures en Angleterre. De l’avis de plusieurs bénévoles du centre de séjour de Cergy, une grande partie des réfugiés ne savaient pas, en quittant Munich, qu’ils seraient des réfugiés politiques français, et uniquement français. Et beaucoup rêvent toujours de s’installer en Allemagne ou en Angleterre.
Elles estiment, par conséquent, que ni cette commission d’enquête sénatoriale, ni les différentes propositions de loi déposées à l’Assemblée nationale par les parlementaires UMP sur la question de l’immigration, ni un énième projet de loi gouvernemental sur l’immigration et l’asile, ne seront capables d’apporter un commencement de réponse à la question des migrants dans le monde, dont le nombre croissant n’est ni un problème temporaire ni le fruit du hasard mais bien la conséquence prévisible du déséquilibre des rapports Nord/Sud.
Elles rappellent, à cet égard, que tant que les écarts économiques et sociaux ne cesseront de croître entre les régions du monde, il est inévitable que les populations des pays ravagés par la misère, par les conflits ou par l’absence de démocratie, continuent -malgré les obstacles- à essayer de trouver ailleurs de meilleures conditions de vie, quand ce n’est pas tout simplement le droit de vivre.
Elles en profitent pour dénoncer, avec force, cette hypocrisie qui consiste à vouloir d’un côté dresser des obstacles pour empêcher les migrants de se rendre en Europe et à expulser les étrangers qui y sont pourtant déjà installés, et de l’autre, à vouloir faire venir des étrangers pour satisfaire les besoins économiques au sein de l’Union européenne.