Les rêves comment ça marche?
Share
Please briefly explain why you feel this question should be reported.
Please briefly explain why you feel this answer should be reported.
Please briefly explain why you feel this user should be reported.
Le rêve est une activité mentale normale qui a lieu pendant le sommeil. Tout le monde rêve.
En fait, on fait tous de trois à six rêves par nuit et on passe environ 25 % de son temps de sommeil à rêver – selon certains chercheurs, ce pourcentage pourrait même être nettement plus élevé!Pourtant, la plupart des gens se souviennent rarement de leurs rêves et, même s’ils se les rappellent, leurs souvenirs s’estompent rapidement à moins qu’ils ne soient écrits ou consignés d’une autre façon.Cela étant, les rêves ont toujours été une source de fascination et, bien que de nombreuses questions à leur sujet restent sans réponses, des études rigoureuses ont permis de faire des progrès considérables dans la compréhension des causes et des mécanismes des rêves.De nombreuses données cliniques et scientifiques attestent que les rêves reflètent souvent les préoccupations du moment et les expériences marquantes sur le plan émotionnel.
Ces représentations sont parfois de nature métaphorique ou associative, ce qui explique en partie le caractère si étrange des rêves.
Les neurones doivent ainsi s’allumer à haute fréquence et instaurer des interactions entre de multiples zones de l’encéphale. Mais le problème, c’est que plusieurs études ont constaté que nous rêvons aussi pendant le sommeil lent, même si c’est un peu moins fréquent. Comment est-ce possible avec un cerveau aussi endormi ? Et quelle activité minimale doit alors avoir l’encéphale pour rêver ?
Pour y répondre, les chercheurs ont utilisé un électroencéphalographe à haute densité, qui permet de mesurer l’activité cérébrale avec précision grâce à un grand nombre d’électrodes : l’idée était de ne plus se contenter d’analyser l’activité moyenne, mais d’aller scruter ce que faisaient les différentes zones du cerveau.
Un cerveau pas si endormi Et ce qu’ils ont découvert, c’est que le cerveau des rêveurs est loin d’être aussi endormi qu’on le croyait pendant le sommeil lent. Certes, globalement, les ondes de basse fréquence dominent.
«Nous vivons un moment charnière de la science onirique», souligne Francesca Siclari, médecin-associée au Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil (CIRS) du CHUV.
Ils ont alors constaté que lorsque l’on réveillait des dormeurs dans cette phase du sommeil, une grande majorité d’entre eux disaient avoir rêvé.» Les scientifiques en ont conclu que seul le sommeil REM était le temps des songes. On sait maintenant qu’il n’en est rien et que l’on rêve aussi pendant les autres phases du sommeil.
Puis, au cours des vingt dernières années, il est aussi apparu que, pendant la nuit, «les différentes aires cérébrales ne dormaient pas toutes de la même manière». Il était donc nécessaire de sonder localement le cerveau, pour tenter de comprendre comment y naissent les rêves. Cette exploration fine est devenue possible avec le développement de nouvelles techniques d’imagerie.
Pendant le sommeil, le cerveau débranche les zones en charge du raisonnement. Ainsi naissent les pièces de théâtre nocturnes les plus farfelues… Cette nuit, j’ai rêvé que je faisais le tour du monde en me cramponnant à un réfrigérateur qui s’élevait dans les airs grâce à des ballons. Tout à coup, une nuée de perroquets venaient crever les ballons et je chutais.
Mais, heureusement, Felix Baumgartner, le champion de parachutisme, plongeait à mon secours. » Comment ce scénario abracadabrant a-t-il pu naître dans l’esprit de Laetitia, Parisienne de 38 ans ?Depuis une cinquantaine d’années, les neurologues tentent de percer le secret des songes.
Ainsi, en 1953 à Chicago, le chercheur Eugene Aserinsky étudie l’encéphalogramme retraçant le sommeil de son bébé et s’aperçoit qu’à certains moments ses yeux bougent à grande vitesse sous ses paupières. Le scientifique découvre que ces périodes de mouvements oculaires rapides (appelés REM pour rapid eye movement) reviennent cycliquement.
Le cortex préfrontal, lié à la prise de décisions, est inactif pendant les rêvesContrairement à une idée reçue, nous rêvons aussi durant le sommeil lent : si l’on nous réveille pendant cette phase, nous sommes 50 % à pouvoir raconter un rêve, contre 80 à 90 % en sommeil paradoxal.
D’après certaines études, le cerveau est responsable de 20 % de nos dépenses énergétiques, et l’augmentation de ces dépenses afin d’accomplir une tâche serait inférieure à 5 %. Au cours du sommeil lent, la dépense énergétique du cerveau diminue considérablement, mais au cours du sommeil paradoxal, elle augmente au-delà de celle qui est observée pendant la veille.
Le fonctionnement du cerveau pendant le sommeil Si le rêve n’est pas propre au sommeil paradoxal, sa qualité varie beaucoup selon les périodes. L’endormissement, entre veille et sommeil, est propice à des rêves qui empruntent beaucoup aux événements récents qui ont été vécus par le sujet. L’équipe de Kamitani, au Japon [10], a enregistré par IRM les rêves produits durant cette période.
Une nuit ordinaire comporte en moyenne quatre phases de sommeil paradoxal (soit 20 à 25 % du temps de sommeil), dont la longueur augmente dans la deuxième moitié de la nuit. Le sommeil lent devient alors moins profond, et son contenu onirique augmente. Selon les spécialistes, c’est la diminution de la pression de sommeil4 au cours de la nuit, qui permettrait l’expression de rêves plus nombreux.
Pour Sigmund Freud, « le rêve est le gardien du sommeil », mais beaucoup de chercheurs pensent que c’est le sommeil qui est le gardien du rêve.
« Deux niveaux de conscience coexistent chez le rêveur « lucide », observe Isabelle Arnulf : le premier lui permet de vivre son rêve (plutôt en sommeil paradoxal) tandis que le second, qualifié de conscience réflexive (dans le cortex préfrontal, siège du raisonnement et de l’esprit critique), lui fait réaliser que ce n’est pas réel. »Une disposition à encourager, insiste la neurologue.
« Ces rêves lucides étant plus nombreux au petit matin, il suffit souvent de se lever de bonne heure, puis de se recoucher au bout de trois quart d’heure, pour être en légère dette de sommeil. Il ne faut pas non plus hésiter, durant la journée, à tester son niveau de vigilance, à vérifier que ce que l’on vit ou voit n’est pas un rêve. »
Le point de vue de la psychanalyste : « Le rêve est le gardien du sommeil, assurait Freud.
Après avoir identifié le sommeil paradoxalsommeil paradoxal comme moment privilégié du rêve, les scientifiques ont bien sûr voulu en savoir plus : comment, précisément, cette phase de sommeil paradoxal survient-elle ? Comment et où le rêve prend-il naissance dans notre cerveaucerveau ?
De nombreux éléments manquent encore, mais les équipes du spécialiste du sommeil Michel Jouvet ont permis à la science d’avancer sur la question.Formation des images dans le cerveau et incohérence des rêvesPremier constat : pendant la phase de sommeil paradoxal, les aires primaires visuelles sont désactivées, c’est-à-dire que les organes des sens ne transmettent pas d’information au cerveau.
Sauf que dans le cas du rêve, ce n’est pas sa volonté qui a fait un effort de rappel de cette image.
Pour le moment néanmoins, les études sur le sujet demeurent parcellaires et leur méthodologie est souvent limitée.Certains chercheurs tentent aussi par exemple d’utiliser les rêves lucides pour voir si ceux-ci peuvent stimuler la créativité ou encore aider les personnes à traverser une période de deuil.
La possibilité de communiquer avec des rêveurs lucides pendant leur sommeil ouvre par exemple la voie à des études sur les émotions ressenties pendant le rêve et sur comment elles fluctuent au cours du temps.Plus largement, l’idée est de mieux comprendre la conscience, en étudiant en quoi le rêve lucide est un mode de conscience un peu à part, et en parvenant à décrire la diversité des états mentaux aux cours de la journée et de la nuit.
L’espoir est aussi que ces travaux plus fondamentaux sur la conscience puissent un jour avoir des applications possibles pour étudier la conscience chez des patients en situation de coma.Les rêves lucides, une atteinte à l’intégrité du sommeil ?
Lors de son fonctionnement, le cerveau émet des ondes cérébrales qu’il est possible de capter…Pendant le sommeil, le cerveau est en toute logique au repos. On constate en effet chez les personnes plongées dans le sommeil (paradoxal) que certaines fonctions sont éteintes ou ralenties, tel le cortexcortex visuel primaire, qui fait partie de la chaîne de traitement des informations provenant de la rétine.
Idem pour le cortex préfrontalcortex préfrontal responsable du raisonnement et de la logique.Par contre, on observe une forte activité dans d’autres zones, notamment les régions sensorielles, comme le cortex visuel associatif (à ne pas confondre avec le cortex visuel primaire) qui produit des images, dans l’amygdale qui traite les émotions, ou encore dans l’hippocampehippocampe chargée de la mémoire.