Biographie d’un immigré qui a vécu le rêve américain?
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Confronté à la violence des passeurs, à la dureté de certaines autorités aux frontières de l’Europe il est aussi témoin de l’acharnement des « camarades » de route, prêts à toutes les folies » pour atteindre leur but. Arrivé à Paris, il pense d’abord partir en Angleterre, puis décide finalement de rendre visite à des amis à Calais.
Contrôlé à bord du train, il doit descendre à Boulogne-sur-Mer, où on lui indique que le Conseil général prend en charge les migrants mineurs. Mohamad Shahab Rassouli est placé dans un foyer, puis dans une famille d’accueil qui lui permet de reconstruire sa vie et de reprendre ses études.
Notre familiarité avec l’autobiographie grecque-américaine3, plus qu’avec toute autre forme (sino-américaine, nuyoricaine, juive-américaine, italo-américaine, etc.) nous offrira une perspective privilégiée : les Irlandais, autre peuple de la mer, « méditerranéens » du Nord, n’ont-ils pas été comparés bien souvent aux Grecs pour la fougue de leur tempérament 4 ?
5 William Q. Boelhower voit à l’origine le « moment utopique » fournissant une « perspective métacul (…) 2Le récit de Frank McCourt possède pourtant ses singularités, et c’est ce jeu de fidélité et de « déviance » par rapport à la norme du genre que nous tenterons d’observer.
Toute autobiographie d’immigrant se rapproche du récit d’immigration, lequel suit peu ou prou un schéma qui pourrait se résumer à l’anticipation du pays5 (rêve, idéalisation, attente, préparatifs), le départ (éventuels rites d’accompagnement) et le voyage (la traversée, péripéties, dangers, rencontres, premières initiations) ; l’arrivée (accueil par des parents, ou des étrangers plus ou moins bienveillants, impressions), l’installation, (premier logement, premier emploi, compagnons d’exil, xénophobie, ostracisme, racisme, et leur contrepoint, la solidarité, l’esprit de corps), l’initiation (professionnelle, sexuelle, etc.) ; le début du renversement du rêve, le début des désillusions, déceptions ; le pays d’origine devient alors le pays souvenu, idéalisé, dont l’évocation fait naître la nostalgie.
S’ensuivra presque nécessairement un, voire plusieurs retours physiques au vieux pays.
Il y aurait, en réalité, un fort turn-over entre les riches et les pauvres et ceci expliquerait pourquoi les Américains se montreraient aussi peu critiques à l’égard des inégalités. Selon cette étude, au cours de leur vie active (de 25 à 60 ans), 69,8% des Américains auraient eu, au moins une année, des revenus suffisant au sein de leur ménage pour faire partie des 20% les plus riches.
53,1% des Américains auraient fait partie – au moins une année – des 10% les plus riches. Et, plus sélect encore, 11,1% des Américains seraient entrés pour au moins une année dans le club des fameux 1% les plus riches. Mais avant de croire à ces énormités, il faut examiner plus sérieusement l’étude de Hirschl et Rank.
En effet, les chiffres qu’ils présentent ne sont pas une simple description de la société américaine, mais le résultat d’un exercice de modélisation.
Personne n’a plus, et mieux écrit sur l’amitié que les moralistes français, de Montaigne à Paul Valéry. Tandis qu’en Amérique, il vous arrive souvent de vous sentir seul au monde en connaissant tout le monde. La rançon d’une intimité trop rapide et superficielle, c’est la facilité avec laquelle cette intimité s’évapore. On se voit tous les jours pendant quelques semaines, puis plus du tout pendant un an.
Et quand on se rencontre par hasard, on ne se demande pas ce qu’on est devenu, on rit, on boit, on ne s’étonne de rien, tout glisse et passe, il y a tant d’êtres sur la terre, tant de hasards, tant de manières de vivre, de bonnes et de mauvaises fortunes, par chance… Le sourire large des Américains dissimule leur vraie tragédie : la solitude.
[p. 155] 6.Comment ils s’unissent et se divisent En France, il y a les catholiques et les laïques, c’est simple ; mais il y a d’autre part trente-six partis et sous-partis, tendances et nuances politiques.
7.Comment ils prennent la vie Le Français est profondément sérieux, c’est même à mon avis l’espèce d’homme la plus sérieuse de la planète. Cependant ses chansons, son théâtre d’avant-guerre, ses [p. 156] romans à succès et ses produits d’exportation, humains ou commerciaux, le font passer pour plus léger que l’air.