Comment le cerveau forme-t-il les rêves durant le sommeil paradoxal?
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C’est le signe que les neurones envoient moins d’influx nerveux et que, globalement, le cerveau est moins actif – même si un certain nombre de choses se passent lors de cette phase, notamment la consolidation des souvenirs. Pendant le sommeil paradoxal, en revanche, l’activité cérébrale est bien plus proche de celle de l’éveil, avec des variations rapides du tracé électroencéphalographique.
Les neurones doivent ainsi s’allumer à haute fréquence et instaurer des interactions entre de multiples zones de l’encéphale. Mais le problème, c’est que plusieurs études ont constaté que nous rêvons aussi pendant le sommeil lent, même si c’est un peu moins fréquent. Comment est-ce possible avec un cerveau aussi endormi ? Et quelle activité minimale doit alors avoir l’encéphale pour rêver ?
Pour y répondre, les chercheurs ont utilisé un électroencéphalographe à haute densité, qui permet de mesurer l’activité cérébrale avec précision grâce à un grand nombre d’électrodes : l’idée était de ne plus se contenter d’analyser l’activité moyenne, mais d’aller scruter ce que faisaient les différentes zones du cerveau.
Depuis, on sait que notre sommeil se découpe en cycles de quatre-vingt-dix minutes où se succèdent 75 % de sommeil lent (de léger à profond) et 25 % de sommeil paradoxal.
« Les scénarios sont plus aboutis, les émotions plus intenses et les souvenirs plus forts », explique Pierre-Hervé Luppi, directeur du Sleep au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (Rhône). L’activité cérébrale est alors similaire à celle de l’éveil, mais le corps est paralysé — à l’exception du visage. En effet, un neurotransmetteur, la glycine, bloque les motoneurones spinaux, responsables du mouvement.
Nous avons beau rêver que nous faisons du vélo, nous ne pédalons pas dans notre lit, sauf troubles du sommeil !Durant le sommeil lent léger, l’activité cérébrale ralentit. « On ne rêve alors que d’une image (être assis à son bureau, effectuer une tâche ménagère…) ou d’une pensée, pas d’un scénario nous poussant à bouger », poursuit Pierre-Hervé Luppi. Enfin, lors du sommeil lent profond, le cerveau se met tellement au repos que les rêves se raréfient.
Certains patients se plaignent de trop rêver et de ne jamais pouvoir se reposer. Ils sont d’ailleurs fatigués dans la journée et parfois, ils ont des somnolences.» Rêvent-ils vraiment plus que les autres? Leur zone chaude est-elle particulièrement active et si oui, pourquoi? Autant de questions auxquelles Francesca Siclari va chercher à répondre. À quoi servent les rêves? Reste une question cruciale: à quoi servent les songes?
«Pour l’instant, on ne sait même pas si le rêve a une fonction en soi», répond Francesca Siclari. De nombreuses hypothèses ont été avancées: ils serviraient à consolider la mémoire, ou à digérer les émotions ressenties dans la vie réelle ou encore, comme cela a été évoqué récemment, ils simuleraient la réalité pour nous aider à faire face aux dangers auxquels nous sommes confrontés dans la vie quotidienne.
À en croire les recherches actuelles, «les rêves seraient plutôt un épiphénomène de processus qui se déroulent dans le cerveau et qui sont liés à la mémoire». Comment les choses se passent-elles? Le mystère reste entier. Article suivant: Découverte d’un chef d’orchestre du sommeil
Plus on avance dans les cycles de sommeil de la nuit et plus le sommeil profond cède la place au sommeil paradoxal. Durant les premières heures de la nuit, le sommeil est le plus réparateur car c’est à ce moment-là que l’individu.e passe le plus de temps en sommeil profond. Le sommeil paradoxal ne dure alors que quelques minutes par cycle. Sur le temps de sommeil du dernier cycle, le sommeil paradoxal peut atteindre 30 minutes.
Durant les rêves, le conscient cède la place à l’inconscient qui peut alors s’exprimer sous la forme de rêves particulièrement travaillés et précis, bien qu’ils soient en apparence sans queue ni tête. C’est à travers les rêves que les angoisses et les envies d’un individu ressortent, tout comme les souvenirs. Les rêves sont très importants pour l’équilibre émotionnel ; ils font ressortir des désirs ou des peurs qu’on ne peut exprimer à l’état éveillé.
Ils sont donc nécessaires au bon équilibre de chacun.e. Pixabay Bien que près de 15% de la population pense ne pas rêver, en réalité nous rêvons tou.te.s. Plus le rêve est proche du réveil et plus le souvenir est présent.
Incapables de les sécréter, ces neurones ne peuvent plus communiquer avec leurs cibles et sont donc déconnectés du réseau cérébral nécessaire à la paralysie corporelle du sommeil paradoxal. Bien que profondément endormis et isolés de l’environnement, les rats ainsi traités ne sont plus paralysés pendant le sommeil paradoxal et expriment des mouvements anormaux violents et variés, reflétant très probablement leurs rêves.
Ces comportements rappellent très fortement le tableau clinique des patients souffrant d’une forme de parasomnie appelée REM Sleep Behavior Disorder (RBD), une maladie du sommeil qui se déclare aux alentours de la cinquantaine et dont l’origine demeure largement incomprise. Ces travaux de recherche fondamentale vont bien au-delà de la création d’un modèle préclinique mimant cette parasomnie. Ils pourraient avoir une importance capitale dans l’étude de certaines maladies neurodégénératives.
En effet, de récents travaux cliniques ont montré que les patients diagnostiqués avec le RBD développent presque systématiquement les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, en moyenne une décennie plus tard.
Après avoir identifié le sommeil paradoxalsommeil paradoxal comme moment privilégié du rêve, les scientifiques ont bien sûr voulu en savoir plus : comment, précisément, cette phase de sommeil paradoxal survient-elle ? Comment et où le rêve prend-il naissance dans notre cerveaucerveau ?
De nombreux éléments manquent encore, mais les équipes du spécialiste du sommeil Michel Jouvet ont permis à la science d’avancer sur la question.Formation des images dans le cerveau et incohérence des rêvesPremier constat : pendant la phase de sommeil paradoxal, les aires primaires visuelles sont désactivées, c’est-à-dire que les organes des sens ne transmettent pas d’information au cerveau.
Pourtant, le cerveau continue de former des images dans d’autres aires visuelles plus élaborées : il semble qu’il fonctionne en autarcie et n’ait pas besoin d’images extérieures pour fonctionner. De la même manière que lorsqu’une personne ferme les yeuxyeux et fait un effort d’imagination, elle peut aisément visualiser le paysage de ses rêves, par exemple. Sauf que dans le cas du rêve, ce n’est pas sa volonté qui a fait un effort de rappel de cette image.