D où viennent les rêves?
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Puisqu’ils peuvent être le reflet de l’état de conscience, des préoccupations et des idées personnelles sur soi-même, sur les autres et sur le monde dans lequel on vit, ils sont d’un grand intérêt.Même si on ne sait toujours pas exactement pourquoi et comment on rêve, beaucoup de gens trouvent utile de prêter attention à leurs rêves et même de les raconter aux autres.
Sans tomber dans la pseudoscience des livres populaires sur les symboles universels du rêve, parler, écrire, penser ou dessiner ses rêves peut être un moyen utile et fécond de se mettre en contact avec son monde intérieur et de l’explorer. Il n’est pas étonnant non plus que le contenu des rêves serve parfois d’outil thérapeutique pour accroître la conscience de soi, la clairvoyance et la créativité.
Ils recrutent en effet des volontaires dont ils stockent patiemment les récits dans des « banques » de rêves de plus en plus fournies, comme celle de l’université de Santa Cruz (Etats-Unis), qui en contient 22 000; ou encore celle de l’université de Montréal (Canada), avec 10 000 descriptions. Y compris des songes érotiques, plus fréquents chez les hommes (4% de leurs rêves) que chez les femmes (seulement 0,5% des leurs).
Ils trient ensuite ce bric-à-brac à l’aide de programmes statistiques sophistiqués pour en tirer des enseignements sur le contenu de nos visions nocturnes. Pourquoi cette curiosité nouvelle? Parce que ces visions sont devenues un objet d’étude sérieux avec la multiplication, en une décennie, des décou vertes sur le fonctionnement du cerveau.La connaissance progresse en effet de manière accélérée grâce à deux outils révolutionnaires.
Certes, nombre d’hypothèses demandent à être plus solidement validées, mais les grandes lignes sont bel et bien tracées.Digestion et anticipationPour un nombre croissant de scientifiques, les rêves ont deux fonctions. La première: « digérer » les événements vécus et les transformer en expérience utile pour la suite de notre parcours. La seconde: anticiper les épreuves à venir et s’y préparer.
On parle ici exclusivement des songes qui se déroulent pendant le sommeil « paradoxal », ainsi qualifié car, dans cette phase qui se répète au cours de la nuit, les muscles restent atones mais le cerveau, lui, demeure en ébullition.Les rêves à cette étape-là sont les plus élaborés, mais aussi ceux qu’on se rappelle le mieux.
Des études menées pendant le confinement ont montré que les rêves des Français avaient été modifiés ces deux derniers mois , leurs thématiques chamboulées. Ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’on rêve « de ce que l’on vit, de notre quotidien, de ce qui nous préoccupe », explique Perrine Ruby, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon et à l’origine de l’enquête « Confinement : sommeil et rêve » (lire ci-dessous).
D’où viennent les rêves ? À quoi servent-ils ? Pourquoi certains se souviennent des leurs alors que d’autres jamais ? Voici ce que l’on sait aujourd’hui de ce mystérieux phénomène qui nous concerne pourtant tous. Que sont les rêves exactement ?Perrine Ruby.La définition du rêve est assez obscure et évolue avec la recherche.
Ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’on rêve « de ce que l’on vit, de notre quotidien, de ce qui nous préoccupe », explique Perrine Ruby, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon et à l’origine de l’enquête « Confinement : sommeil et rêve » (lire ci-dessous). D’où viennent les rêves ? À quoi servent-ils ?
Certaines zones du cerveau, en particulier celles de la mobilité, sont réveillées, c’est pourquoi ces personnes bougent et se lèvent, alors que d’autres sont endormies, ce qui explique qu’elles ont des comportements assez illogiques. Mais, contrairement à ce que l’on pensait, elles ne sont pas inconscientes.» Au CIRS, Francesca Siclari et ses collègues renouvellent l’expérience faite avec les rêveurs.
Ils provoquent des épisodes de somnambulisme et, juste après, ils demandent aux sujets ce qui leur passait dans la tête avant qu’ils ne se réveillent. «On s’aperçoit qu’une grande partie d’entre eux s’en souviennent bien et que leurs comportements sont en relation avec leurs rêves. Cela nous permet d’avoir un modèle de la conscience et, en même temps, de mieux comprendre ce trouble.» La maître d’enseignement et de recherche de l’UNIL s’intéresse également aux rêveurs épiques.
«Pour l’instant, on ne sait même pas si le rêve a une fonction en soi», répond Francesca Siclari.
Dans l’Antiquité grecque, on appelait onirocrite la personne interprétant les rêves. Ceux-ci étaient en effet considérés comme une vision contenant un sens caché, un message prémonitoire. Jusqu’au XIXe siècle,on s’arrache les onirocritiques, des manuels d’interprétation dont l’ouvrage de référence, écrit par Artémidore d’Ephèse, date du IIe siècle.Qu’est-ce-qu’un rêve ?C’est le moment où le cerveau débranche certaines zones du raisonnement.
En effet, un neurotransmetteur, la glycine, bloque les motoneurones spinaux, responsables du mouvement. Nous avons beau rêver que nous faisons du vélo, nous ne pédalons pas dans notre lit, sauf troubles du sommeil ! Durant le sommeil lent léger, l’activité cérébrale ralentit. « On ne rêve alors que d’une image (être assis à son bureau, effectuer une tâche ménagère…) ou d’une pensée, pas d’un scénario nous poussant à bouger », poursuit Pierre-Hervé Luppi.
Enfin, lors du sommeil lent profond, le cerveau se met tellement au repos que les rêves se raréfient. Pendant le sommeil paradoxal, certaines zones cérébrales sont peu actives.
Les scientifiques ont alors observé que selon le contenu des rêves, des zones cérébrales spécifiques s’activaient. Par exemple, si un rêve est composé d’un homme faisant un discours, alors la région cérébrale associé à la compréhension de la parole est activée. De même, si le rêveur réussit à voir très nettement les visages des personnages, les régions associées à la vue seront mobilisées.
« Cela suggère que les rêves recrutent les mêmes régions cérébrales que dans la vie réelle. Cela indique également que ces expériences se déroulent vraiment lors de ces période de veille, et que ce ne sont pas des affabulations que nous racontons à notre réveil », relève le Pr Siclari. Grâce à toutes ces informations collectées, les chercheurs ont été mesure de savoir quand les volontaires rêvaient.
Cette prédiction a été correcte dans 92 % des cas en cas de songes, et dans 81 % des cas en cas d’un sommeil sans rêve.
Les neurones doivent ainsi s’allumer à haute fréquence et instaurer des interactions entre de multiples zones de l’encéphale. Mais le problème, c’est que plusieurs études ont constaté que nous rêvons aussi pendant le sommeil lent, même si c’est un peu moins fréquent. Comment est-ce possible avec un cerveau aussi endormi ? Et quelle activité minimale doit alors avoir l’encéphale pour rêver ?
Pour y répondre, les chercheurs ont utilisé un électroencéphalographe à haute densité, qui permet de mesurer l’activité cérébrale avec précision grâce à un grand nombre d’électrodes : l’idée était de ne plus se contenter d’analyser l’activité moyenne, mais d’aller scruter ce que faisaient les différentes zones du cerveau. Des participants ont été invités à dormir au laboratoire, tout en étant régulièrement réveillés pour répondre à la question suivante : étaient-ils ou non en train de rêver ?
Grâce aux mesures effectuées quelques secondes plus tôt, les chercheurs ont alors comparé l’activité de participants embarqués dans un songe à celle de sujets qui ne rêvaient pas, et ce quel que soit le stade du sommeil. Un cerveau pas si endormi Et ce qu’ils ont découvert, c’est que le cerveau des rêveurs est loin d’être aussi endormi qu’on le croyait pendant le sommeil lent. Certes, globalement, les ondes de basse fréquence dominent.