De quand date le grand rêve américain?
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L’avantage était double : d’une part tenir les nouveaux arrivants, avant leur acceptation ou leur rejet, à l’écart de la population américaine, et surtout affermir le contrôle qu’on exerçait sur eux. Le 1er janvier 1892, le nouveau centre d’immigration ouvre ses portesRestait à choisir l’île. En 1890, on a songé un temps à Liberty Island où la statue de la Liberté, œuvre du sculpteur français Auguste Bartholdi, se dressait, flambant neuve, depuis quatre ans.
Un homme principalement s’est élevé contre ce projet : Bartholdi lui-même. L’artiste ne voulait pas qu’une multitude agitée vienne se presser autour de sa monumentale création. Voilà pourquoi on a opté pour Ellis Island où quelques constructions sommaires – de type caserne – servaient alors de dépôt de munitions à la marine américaine. Le 1er janvier 1892, le nouveau centre d’immigration ouvre ses portes. Il est imprudemment construit en bois, en pin de Georgie.
Pour un budget d’un million et demi de dollars (environ 34 millions d’euros), en s’inspirant des techniques d’édification des gares parisiennes, les architectes Edward Lippicot Tilton et William A. Boring font surgir de terre un château de briques rouges et de pierres blanches de style Renaissance française. C’est nettement plus grandiose que les anciens bâtiments façon caserne.
Les bâtisseurs, en outre, ont prévu large : le Grand Hall d’enregistrement peut contenir 5 000 personnes, les cuisines peuvent en nourrir autant, plusieurs fois par jour, et on trouve aussi des garderies pour les enfants, des salles de douches, des dortoirs ainsi que des locaux de quarantaine.
L’apparition de l’expression « American dream » chez Roosevelt en 1937 et sa généralisation à partir des années 1960 peuvent ainsi être rapprochées de deux événements extérieurs à la sphère présidentielle : la publication de The Epic of America de James Truslow Adams en 1931 et l’allocution de Martin Luther King sur les marches du Lincoln Memorial en 1963.
Le livre d’Adams, s’il est aujourd’hui un peu oublié, a connu un tel succès dans les années 1930 qu’un an à peine après sa parution, le président de l’association des historiens américains y a fait une référence appuyée dans son allocution annuelle, regrettant toutefois que l’épopée soit limitée un peu frileusement aux frontières des États-Unis (Bolton, 1932).
En 1963, Martin Luther King a donné une nouvelle jeunesse à l’expression « rêve américain » en en faisant le sujet principal de son sermon « I have a dream », prononcé devant plus de 200 000 militants pour l’égalité des droits.
Ce discours, qui a valu au pasteur baptiste une renommée durable, a profondément influencé Lyndon Johnson et explique très certainement pourquoi le discours sur l’état de l’Union qu’il a prononcé devant le Congrès en 1965 mentionne le « rêve américain » à cinq reprises. Encore aujourd’hui, l’influence de Martin Luther King se fait sentir dans certains discours présidentiels.
Introduction A travers l’Histoire des Etats-Unis, le Rêve Américain, qu’évoque et qu’incarne dans sa version la plus flamboyante le seul nom d’Hollywood, habite tous les esprits, même les plus chagrins. Les rags-to-riches stories, ou contes de fée et autres histoires d’ascension sociale éclair, qui nourrissent toute une mythologie populaire de la réussite, servent de caution au système tout entier et en assurent la pérennité.
Ceux qui aspirent à la Révolution et à une transformation radicale de la société américaine ne seront d’ailleurs jamais qu’une minorité. Parallèlement s’élèvent un certain nombre de voix qui, à leur manière, viennent passablement écorner l’image du Rêve Américain. Des voix qui s’insurgent contre les injustices sociales et qui revendiquent un statut plus équitable pour la communauté dont ils sont les porte-parole ou, de façon plus large, pour tous ceux qu’ils estiment les victimes du système.
Laïques ou hommes d’Eglise, rapporteurs de commissions ou journalistes, militants de la cause ouvrière ou politiques, réformistes ou révolutionnaires, dénoncent le fonctionnement de la société américaine et se font l’écho auprès de millions d’individus d’interrogations qui voient le jour çà et là. 1. L’ère du Progressisme La fin du XIXème siècle et les premières décennies du XXème siècle voient, en effet, une certaine Amérique interpeller le pouvoir.