De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi?
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maudites les prières de tes églises, le pain de tes blés, l’air de tes rues ! Malédiction sur la dernière goutte de ton sang corrompu ! (L, I, 6 ; 84-85) 18Ces malédictions ne sont pas de pure rhétorique, elles trouvent un écho dans la même scène en la personne de Marie, qui confie à Catherine :
19Le rapprochement est textuel, même s’il s’opère, tendresse maternelle oblige, un glissement de la corruption du sang à son affaiblissement.
» Il n’est donc pas étonnant qu’à la vue des bannis Catherine ait peur et Marie pitié ; plus encore, d’un point de vue métaphorique, les malédictions des bannis tombent sur Florence comme sur Marie.
Et souvent encore, aujourd’hui, il me semble qu’un éclair rapide… – Je me dis, malgré moi, que tout n’est pas mort en lui.MARIE SODERINI […] mais un saint amour de la vérité brillait sur ses lèvres et dans ses yeux noirs. […] Et cette admiration pour les grands hommes de son Plutarque ! Catherine, Catherine, que de fois je l’ai baisé au front en pensant au père de la patrie !
Le sourire, ce doux épanouissement qui rend la jeunesse semblable aux fleurs, s’est enfui de ses joues couleur de soufre, pour y laisser grommeler une ironie ignoble et le mépris de tout.I, 6.La mère lit sur le visage devenu masque les signes infamants de la débauche, les marques du déshonneur et de la damnation.Le spectateur se rend très vite compte qu’il a affaire à un monde d’apparences trompeuses où les êtres s’avancent masqués, dissimulant des projets encore obscurs et peu avouables.
Beaucoup portent le masque du rebelle : ils se plaignent de la tyrannie et de la noblesse florentine perverse ; mais ils n’agissent pas et même opèrent des replis stratégiques du plus haut comique. Les honnêtes gens qui fréquentent encore le prince dans la scène 4 portent le masque des offusqués, mais n’osent pas exprimer leurs reproches.
Ne me dites pas un mot ; il s’agit là d’une vengeance, voyez-vous, telle que la colère céleste n’en a pas rêvé. (Ils sortent.) Scène 3 Une rue. LORENZO, SCORONCONCOLO. LORENZO — Rentre chez toi, et ne manque pas de venir à minuit ; tu t’enfermeras dans mon cabinet jusqu’à ce qu’on vienne t’avertir. SCORONCONCOLO — Oui, monseigneur. (Il sort.) LORENZO, seul — De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi ?
Quand je pense que j’ai aimé les fleurs, les prairies et les sonnets de Pétrarque, le spectre de ma jeunesse se lève devant moi en frissonnant. O Dieu ! pourquoi ce seul mot, «à ce soir », fait-il pénétrer jusque dans mes os cette joie brûlante comme un fer rouge ? De quelles entrailles fauves, de quels velus embrassements suis-je donc sorti ? Que m’avait fait cet homme ?
Pourquoi cela ? Le spectre de mon père me conduisait-il, comme Oreste, vers un nouvel Egisthe ? M’avait-il offensé alors ? Cela est étrange, et cependant pour cette action, j’ai tout quitté. La seule pensée de ce meurtre a fait tomber en poussière les rêves de ma vie ; je n’ai plus été qu’une ruine, dès que ce meurtre, comme un corbeau sinistre, s’est posé sur ma route et m’a appelé à lui. Que veut dire cela ?
Scoronconcolo. Oui, monseigneur. Il sort. Lorenzo, seul. De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi ? Quand je pense que j’ai aimé les fleurs, les prairies et les sonnets de Pétrarque, le spectre de ma jeunesse se lève devant moi en frissonnant. Ô Dieu ! pourquoi ce seul mot : « À ce soir, » fait-il pénétrer jusque dans mes os cette joie brûlante comme un fer rouge ?
Si j’étais resté tranquille au fond de mes solitudes de Cafaggiuolo, il ne serait pas venu m’y chercher, et moi je suis venu le chercher à Florence. Pourquoi cela ? Le spectre de mon père me conduisait-il, comme Oreste, vers un nouvel Égiste ? M’avait-il offensé alors ?
Cela est étrange, et cependant pour cette action j’ai tout quitté ; la seule pensée de ce meurtre a fait tomber en poussière les rêves de ma vie ; je n’ai plus été qu’une ruine, dès que ce meurtre, comme un corbeau sinistre, s’est posé sur ma route et m’a appelé à lui. Que veut dire cela ? Tout à l’heure, en passant sur la place, j’ai entendu deux hommes parler d’une comète.
Sont-ce bien les battements d’un cœur humain que je sens là, sous les os de ma poitrine ? Ah ! pourquoi cette idée me vient-elle si souvent depuis quelque temps ? Suis-je le bras de Dieu ?
Quand je pense que j’ai aimé les fleurs, les prairies et les sonnets de Pétrarque, le spectre de ma jeunesse se lève devant moi en frissonnant. ô Dieu ! pourquoi ce seul mot, « à ce soir », fait-il pénétrer jusque dans mes os cette joie brûlante comme un fer rouge ? De quelles entrailles fauves, de quels velus embrassements suis-je donc sorti ? Que m’avait fait cet homme ?
Quand je pose ma main là, et que je réfléchis, – qui donc m’entendra dire demain : je l’ai tué, sans me répondre : Pourquoi l’as-tu tué ? Cela est étrange. Il a fait du mal aux autres, mais il m’a fait du bien, du moins à sa manière. si j’étais resté tranquille au fond de mes solitudes de Cafaggiuolo, il ne serait pas venu m’y chercher, et moi, je suis venu le chercher à Florence.
Pourquoi cela ? Le spectre de mon père me conduisait-il, comme Oreste, vers un nouvel Egisthe ? M’avait-il offensé alors ?
Lorenzacciorepense donc ici, avec nostalgie, au Lorenzo naïf et romantique d’autrefois, qu’il a comme perdu de vue.Ce Lorenzo là n’est plus qu’un spectre, comme il le dit ligne 3 : « le spectre de ma jeunesse ». En employant le mot »jeunesse » pour désigner ce qu’il était avant, il considère que son arrivée à Florence l’a fait grandir, et qu’il estmaintenant adulte.
Ce spectre « se lève devant [lui] en frissonnant », en effet, il semble effrayé par la personnemonstrueuse qu’est devenue Lorenzo et essaye de le ramener à la raison. Il personnalise ici sa jeunesse, commeétant un fantôme, qui lui soufflerait de faire attention à ses actes.
Ils servent à accentuer la dualité du héros et explicitant les deux côtés de sa personnalité.Ensuite, Le héros, ligne 3, s’adresse à Dieu avec emphase : « Ô Dieu! », la phrase exclamative, et le « ô » lyrique montrebien le tragique de ses sentiments.