Des rêves anciens qui reviennent en memoire?
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Elle a publié l’an dernier les résultats de ses travaux sur les rêves dans les revues internationales Cerebral Cortex et Neuropharmacology. «Tout le monde a envie de mieux connaître le rêve, constate Perrine Ruby, mais c’est un objet de recherche qui ne se laisse pas facilement attraper.» Premier obstacle, impossible de savoir avec certitude lorsqu’un dormeur est en train de rêver!
Bien sûr, la théorie communément admise depuis les années 1950 est que les périodes de rêve coïncident avec une activité particulière du cerveau que l’on peut identifier grâce à l’électroencéphalogramme, le sommeil paradoxal. Paradoxal, car le dormeur présente une «activation corticale qui simule un véritable éveil actif», expliquait l’un des pionniers de la recherche sur le sommeil et sur le rêve, le Pr Michel Jouvet, dans De la science et des rêves, Mémoires d’un onirologue (Odile Jacob, 2013).
Interprétation logique car, à l’époque, les études avaient montré que si l’on réveillait des dormeurs pendant une phase de sommeil paradoxal, 80 % d’entre eux étaient suivis d’un rapport de rêves, alors que si on les réveillait dans une autre phase de sommeil (sommeil lent), seulement 6 % des réveils étaient suivis de souvenirs oniriques.
Se développe une pratique de l’écriture scientifique des rêves, avec des questions comme : comment les noter ? Comme des récits, ou en style télégraphique ? Les transcriptions sont-elles fiables ? C’est là qu’apparaît le projet de faire une science des rêves. »L’un de ses représentants célèbres, Alfred Maury, professeur au Collège de France, publie en 1861 Le Sommeil et les Rêves.
Il mène depuis des années une étude sur lui-même : « Je m’observe tantôt dans mon lit, tantôt dans mon fauteuil, au moment où le sommeil me gagne, et je prie la personne qui est près de moi de m’éveiller (…). Réveillé en sursaut, la mémoire du rêve auquel on m’a soudainement arraché est encore présente à mon esprit. » Alfred Maury poursuit cette « psychologie expérimentale » sur des sujets qu’il réveille à intervalles réguliers.
Quelques décennies plus tard, l’intérêt que lui porte un médecin autrichien, un certain Sigmund Freud, va donner naissance à un livre culte : L’Interprétation du rêve (Die Traumdeutung en version originale). Tout ce qu’on croyait savoir sur le rêve se retrouve à nouveau chamboulé. Du moins, c’est ce qu’espérait Freud.
Terminé en 1899 mais daté de 1900 par l’éditeur afin de profiter symboliquement de l’entrée dans le nouveau siècle, L’Interprétation du rêve est un livre thèse. « J’y apporterai la preuve, annonce Freud dès les premières lignes, qu’il existe une technique psychologique permettant d’interpréter des rêves et qu’avec l’application de ce procédé toute espèce de rêve se révèle être une création psychique chargée de sens.