Dessin qui dit tu as le droit de rêver?
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On a le droit de rêver… Le premier texte d’Olivier Daguerre, la première chanson, dans une orchestration en cinémascope, a pour titre Oublier. Une mise en abyme de ce que, précisément, nous sommes en train de vivre en l’écoutant : « La chaleur de l’orchestre me fait monter des pleurs /Réchauffés par les mots du chanteur. » Tout se confond alors.
L’histoire racontée par Mély, les mots d’Olivier qui lui font écho, les dessins de Sarane et nous qui lisons, écoutons. Est-ce Lui ? Elle ? Nous ? La voix du chanteur emporte, transporte. On la savait. Elle nous avait été dite en préambule dans le portrait de couverture. Une voix qui s’est griffée aux récifs, qui s’est baignée aux langueurs océanes, qui s’est pendue au cou des sirènes.
« Celle qui craint le soleil » dès qu’elle quitte la lumière de la scène. La chanson s’accompagne du piano, des cordes, des chœurs pour ce sublime hommage.
7L’homme de pensée, contraint d’exclure sa sensibilité, vit dans un monde différent de celui du rêveur qui se plaît à pénétrer « au fond des choses »17 pour atteindre « le fond du sans-fond »18 où réside « le cogito souterrain »19, cet « infra-moi »20 que Bachelard a découvert dans la rêverie.
8Au soir de sa vie alors qu’il est devenu « un vieillard sans muscles »22, il confie : « Je veux dire maintenant comment une rêverie de poète peut mettre de l’ordre en nous. Quel bienfait psychique d’être pendant de longs mois fidèles à une image, fidèles à l’eau, fidèles à toutes les rêveries de vol des oiseaux… quels bienfaits quasi musculaires j’ai reçus… »23.
Finalement, c’est la rêverie et non la science qui lui a donné le sentiment de son existence : « c’est bien plutôt devant mon papier blanc, que je suis vraiment à ma table d’existence »24, constate Bachelard pour qui seule l’écriture est en mesure d’augmenter son être en le faisant vivre et naître sur un autre plan ; c’est pourquoi, reprenant la boutade de Nietzsche, il affirme : « Primum scribere, deinde philosophari » et il fait cet aveu : « Comme ce serait bon_ généreux aussi à l’égard de soimême_ de tout recommencer, de commencer à vivre en écrivant !
Naître dans l’écriture, par l’écriture, grand idéal des veillées solitaires ! »25.