Est-ce qu’on rêve quand on est anesthésié?
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SOMMEIL, RÊVE, ANESTHESIE, SOMNAMBULISME : LE PROBLÈME DE LA CONSCIENCE DANS LES REPRÉSENTATIONS DE L’HOMME EN SOMMEIL Le sommeil, en tant qu’il est une fonction naturelle, porte avec lui la banalité des choses quotidiennes. Y a-t-il lieu alors de se pencher sur ces choses banales ? Cependant, le sommeil est aussi, et plus encore, même, un objet énig- matique et ambigu. On y rencontre, en rêve, des inconnus que nous croyons connaître de toujours.
Nous y vivons des épisodes réglés par des logiques bizarres ou cruelles dont le réveil nous suggère qu’elles pourraient receler des leçons secrètes mais nécessaires. Est-ce vraiment un repos que ce sommeil qui inquiète en nous la vie même ‘ ? Il est porteur d’un tel entrecroisement de sens qu’on peut, y travaillant, rester prisonnier à vie de ce labyrinthe. Je parlerai donc aussi d’énigmes. Non sans peine.
Quelque 86 % des participants ont rapporté des rêves. L’expérience ne correspond pas tout à fait aux conditions réelles d’une opération sous anesthésie générale : les concentrations d’hypnotiques sont alors supérieures, afin d’empêcher les réveils intempestifs, et l’on ajoute d’autres substances, comme un morphinique, pour éviter les réactions inconscientes de l’organisme à la douleur. Mais ces résultats prouvent tout de même que les hypnotiques ne suppriment pas automatiquement toute forme de conscience.
En fait, les patients anesthésiés pourraient bien être plongés dans de doux rêves tandis que le chirurgien joue du bistouri, un peu comme dans le sommeil normal. Contrairement à ce qu’on croit souvent, une anesthésie ne nécessite pas une perte de conscience totale, explique Harry Scheinin ; il suffit juste de déconnecter le patient de l’environnement. Et, bien sûr, de sa propre douleur.
Difficile de trancher ! Un important travail reste en effet à faire pour préciser la nature de ces rêves, très courants, qui pourraient n’être finalement que des hallucinations causées par la substance anesthésiante, et non de « vrais » rêves tels que ceux qui surviennent au cours du sommeil paradoxal.
Vrais ou faux, des chercheurs hongrois ont en tout cas montré qu’il était possible d’influencer ces rêves pour les rendre plus agréables, par des techniques de suggestion appliquées avant l’opération. Mettre en confiance le patient Non seulement le contenu des rêves est lié avec les situations imaginées lors de la suggestion, mais il incorpore les stimuli enregistrés par le patient dans le lieu de l’intervention.
Les chercheurs insistent donc sur l’intérêt de placer le patient dans un environnement serein qui, en favorisant les rêves plaisants, permettra à l’opération de se dérouler au mieux. D’après Science & Vie Questions-Réponses n°30 Une question initialement posée en 2019. A lire aussi : • Être sous anesthésie générale, est-ce dormir ?