Comment se passe un rêve?
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Le rêve est une activité mentale normale qui a lieu pendant le sommeil. Tout le monde rêve.
En fait, on fait tous de trois à six rêves par nuit et on passe environ 25 % de son temps de sommeil à rêver – selon certains chercheurs, ce pourcentage pourrait même être nettement plus élevé!Pourtant, la plupart des gens se souviennent rarement de leurs rêves et, même s’ils se les rappellent, leurs souvenirs s’estompent rapidement à moins qu’ils ne soient écrits ou consignés d’une autre façon.Cela étant, les rêves ont toujours été une source de fascination et, bien que de nombreuses questions à leur sujet restent sans réponses, des études rigoureuses ont permis de faire des progrès considérables dans la compréhension des causes et des mécanismes des rêves.De nombreuses données cliniques et scientifiques attestent que les rêves reflètent souvent les préoccupations du moment et les expériences marquantes sur le plan émotionnel.
Ces représentations sont parfois de nature métaphorique ou associative, ce qui explique en partie le caractère si étrange des rêves.
Les rêves, qu’est-ce que c’est ? Au XIXème siècle, les spécialistes ont commencé à chercher et comprendre les mécanismes de formation des rêves, leur enjeu dans la qualité du sommeil ainsi que leur signification. Qu’est-ce que les rêves ? Les rêves sont des phénomènes psychiques produits par le cerveau durant le sommeil. Ils se déclenchent en général durant le sommeil paradoxal qui se caractérise par une activité cérébrale intense pendant le cinquième stade d’un cycle de sommeil.
Les rêves se produisent aussi durant le sommeil lent, c’est-à-dire durant la première partie du cycle de sommeil. Cependant, on se souvient de ceux qui interviennent pendant le sommeil paradoxal, en particulier si l’on se réveille au cours de cette phase. Ils reviennent plusieurs fois dans la nuit et se forment à partir des traces mnésiques présentes dans le cerveau.
Les rêves sont formés par les événements vécus au cours de l’éveil, mais aussi par d’autres choses : ce sont les messagers de notre inconscient. Quels sont les rôles des rêves ?
Les neurones doivent ainsi s’allumer à haute fréquence et instaurer des interactions entre de multiples zones de l’encéphale. Mais le problème, c’est que plusieurs études ont constaté que nous rêvons aussi pendant le sommeil lent, même si c’est un peu moins fréquent. Comment est-ce possible avec un cerveau aussi endormi ? Et quelle activité minimale doit alors avoir l’encéphale pour rêver ?
Pour y répondre, les chercheurs ont utilisé un électroencéphalographe à haute densité, qui permet de mesurer l’activité cérébrale avec précision grâce à un grand nombre d’électrodes : l’idée était de ne plus se contenter d’analyser l’activité moyenne, mais d’aller scruter ce que faisaient les différentes zones du cerveau. Des participants ont été invités à dormir au laboratoire, tout en étant régulièrement réveillés pour répondre à la question suivante : étaient-ils ou non en train de rêver ?
Grâce aux mesures effectuées quelques secondes plus tôt, les chercheurs ont alors comparé l’activité de participants embarqués dans un songe à celle de sujets qui ne rêvaient pas, et ce quel que soit le stade du sommeil. Un cerveau pas si endormi Et ce qu’ils ont découvert, c’est que le cerveau des rêveurs est loin d’être aussi endormi qu’on le croyait pendant le sommeil lent. Certes, globalement, les ondes de basse fréquence dominent.
Pendant le sommeil, le cerveau débranche les zones en charge du raisonnement. Ainsi naissent les pièces de théâtre nocturnes les plus farfelues… Cette nuit, j’ai rêvé que je faisais le tour du monde en me cramponnant à un réfrigérateur qui s’élevait dans les airs grâce à des ballons. Tout à coup, une nuée de perroquets venaient crever les ballons et je chutais. Mais, heureusement, Felix Baumgartner, le champion de parachutisme, plongeait à mon secours.
» Comment ce scénario abracadabrant a-t-il pu naître dans l’esprit de Laetitia, Parisienne de 38 ans ?Depuis une cinquantaine d’années, les neurologues tentent de percer le secret des songes. Ainsi, en 1953 à Chicago, le chercheur Eugene Aserinsky étudie l’encéphalogramme retraçant le sommeil de son bébé et s’aperçoit qu’à certains moments ses yeux bougent à grande vitesse sous ses paupières. Le scientifique découvre que ces périodes de mouvements oculaires rapides (appelés REM pour rapid eye movement) reviennent cycliquement.
Le cortex préfrontal, lié à la prise de décisions, est inactif pendant les rêvesContrairement à une idée reçue, nous rêvons aussi durant le sommeil lent : si l’on nous réveille pendant cette phase, nous sommes 50 % à pouvoir raconter un rêve, contre 80 à 90 % en sommeil paradoxal.
«Nous vivons un moment charnière de la science onirique», souligne Francesca Siclari, médecin-associée au Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil (CIRS) du CHUV.
Ondes lentes et rapides Pour la maître de recherche et d’enseignement de l’UNIL, tout a commencé «dans les années 50, lorsque des chercheurs américains de l’Université de Chicago ont découvert chez l’humain le sommeil paradoxal, nommé aussi le sommeil REM (Rapid Eye Movement Sleep) car nos yeux bougent sans cesse, alors que nos muscles sont paralysés.
Puis, au cours des vingt dernières années, il est aussi apparu que, pendant la nuit, «les différentes aires cérébrales ne dormaient pas toutes de la même manière». Il était donc nécessaire de sonder localement le cerveau, pour tenter de comprendre comment y naissent les rêves. Cette exploration fine est devenue possible avec le développement de nouvelles techniques d’imagerie.
Parfois, les rêves sont plaisants et d’autres fois effrayants. Parfois, on s’en souvient au réveil et d’autres fois non. Notre cerveau nous jouerait-il donc des tours ? Les mécanismes du rêve sont encore un mystère que les neurosciences tentent inlassablement d’élucider.Cela vous intéressera aussi[EN VIDÉO] Interview : l’activité cérébrale est-elle unique et individuelle ?
Lors de son fonctionnement, le cerveau émet des ondes cérébrales qu’il est possible de capter…Pendant le sommeil, le cerveau est en toute logique au repos. On constate en effet chez les personnes plongées dans le sommeil (paradoxal) que certaines fonctions sont éteintes ou ralenties, tel le cortexcortex visuel primaire, qui fait partie de la chaîne de traitement des informations provenant de la rétine.
« Deux niveaux de conscience coexistent chez le rêveur « lucide », observe Isabelle Arnulf : le premier lui permet de vivre son rêve (plutôt en sommeil paradoxal) tandis que le second, qualifié de conscience réflexive (dans le cortex préfrontal, siège du raisonnement et de l’esprit critique), lui fait réaliser que ce n’est pas réel. »Une disposition à encourager, insiste la neurologue. « Pouvoir imaginer des contenus positifs (s’envoler, voyager dans le monde…) fait partie des expériences agréables qui dopent le bien-être.
« Ces rêves lucides étant plus nombreux au petit matin, il suffit souvent de se lever de bonne heure, puis de se recoucher au bout de trois quart d’heure, pour être en légère dette de sommeil. Il ne faut pas non plus hésiter, durant la journée, à tester son niveau de vigilance, à vérifier que ce que l’on vit ou voit n’est pas un rêve. »
Le point de vue de la psychanalyste : « Le rêve est le gardien du sommeil, assurait Freud.
Il n’y a rien d’étonnant au fait que nous oublions souvent une bonne partie de ce que nous rêvons. Certaines personnes prétendent même ne jamais rêver. Mais à part les personnes qui ont subi certains types de blessures cérébrales, tout le monde rêve quand il dort. On estime en gros que l’on passe plus de 2 heures chaque nuit à rêver ou dans un état de rêve.
On a cru durant longtemps que les rêves n’avaient lieu que durant le sommeil paradoxal (caractérisé par des mouvements oculaires rapides). En fait, des données montrent que les gens rêvent aussi en dehors de la période de sommeil paradoxal, soit durant le sommeil à ondes lentes, mais le contenu des rêves a tendance à être plus banal.
Tandis que nous dormons, nous passons d’un stade à l’autre, du sommeil à ondes lentes, au sommeil paradoxal, puis nous répétons ce cycle durant toute la nuit. La période qui précède notre réveil a tendance à être la phase de rêve la plus active. Les rêves plus riches, plus fascinants, ou les rêves simplement bizarres semblent se produire durant le sommeil paradoxal et c’est ce stade de sommeil que le corps semble rechercher.